Au Mali, les meneurs du mouvement pro-démocratie se savent traqués. Depuis jeudi dernier, deux d’entre eux ont été enlevés par la Sécurité d’État et demeurent introuvables. Deux autres ont échappé à des tentatives d’enlèvement. Un cinquième a subi une attaque au couteau.
Dans la foulée, les voix qui revendiquent l’organisation d’élections et le respect des droits des Maliens sont désormais menacées.
Des opposants maliens en exil s’expriment en leur nom.
« C’est un climat délétère, un climat de terreur que les autorités en place sont en train de perpétrer contre une population qui a décidé de réclamer ses droits de liberté et de démocratie », s’indigne Ismaël Sacko, président du parti PSDA et membre de la coalition Jigiya Kura.
« Cela doit cesser. La justice doit jouer pleinement son rôle. Chacun a le droit à la parole, le droit de défendre son opinion devant le peuple malien. », peste-t-il.
« C’est une véritable chasse à l’homme que mène actuellement le régime autoritaire d’Assimi Goïta contre les défenseurs de la démocratie au Mali », abonde Kadidia Fofana, présidente des « Forces vives de la diaspora » et du mouvement politique d’opposition « Tous concernés ».
« Ces agressions se déroulent sous l’œil indifférent de la justice malienne, devenue complice par son silence. Il ne s’agit pas d’incidents isolés », estime-t-elle, « mais d’une stratégie délibérée d’intimidation, de terreur et de répression visant à museler toutes les voix discordantes. Le peuple malien est pris en otage, privé de toutes ses libertés fondamentales », ajoute avec colère l’ancienne conseillère municipale de la commune II de Bamako.
« Le pouvoir pense qu’il faut terroriser les gens, enlever les gens, faire en sorte que les leaders d’opinion n’osent plus sortir, que la population ne s’exprime plus. C’est aussi la preuve de l’échec d’un pouvoir qui est au soir de son crépuscule. », commente encore Ismaël Sacko.