Les Maliens se sont prononcés dimanche dernier par référendum sur le projet de la nouvelle Constitution mis au point par les autorités de transition. Deux jours après, toujours aucun communiqué officiel sur ce scrutin. Ni le gouvernement de transition, ni l’Autorité indépendante de gestion des élections ne se sont prononcés sur le référendum dont le taux de participation reste toujours inconnu.
En l’absence d’observateurs internationaux, trois missions principales d’observation ont été déployées sur le territoire malien : la Cour constitutionnelle, la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (Cocem) et la Mission d’observation des élections au Mali (Modèle-Mali).
La Mission d’observation des élections au Mali l’a estimé à 28% sur fond de nombreux incidents sécuritaires qui ont empêché la tenue du vote dans de nombreuses région du pays notamment, des communes du centre ou encore à Kidal, dans le Nord, fief des ex-rebelles indépendantistes.
Ce scrutin qui constitue un test pour les autorités de transition a été diversement apprécié par des acteurs politiques.
« L’organisation de ce scrutin est spectaculaire. Nous n’avons jamais constaté une élection aussi bien organisée au Mali. Nous sommes vraiment satisfaits, honorés et fiers de ce qui vient de se passer au Mali. C’est plus qu’un succès, c’est une victoire », a réagi avec enthousiasme Aboubacar Sidick Fomba, président du parti ADEPM (Alliance démocratique du peuple malien) et proche des autorités maliennes de transition.
Pour Cheik Mohamed Cherif Koné, un magistrat qui avait appelé à boycotter le référendum jugé illégitime, « ça a été un véritable fiasco. Le taux de participation : on n’a pas encore de chiffre officiel mais les observateurs sont unanimes pour dire que ça n’atteint pas les 30%. C’est un rejet qui a carrément caractérisé par le taux d’abstention. Les autorités de la Transition devraient en tirer les conséquences ».
Parmi les incidents majeurs relevés, des sources d’information rapportent que des agents électoraux ont été enlevés et d’autres se sont fait violenter.
Les résultats de ce référendum sont attendus dans quelques heures.
Le nouveau projet constitutionnel, faut-il le rappeler, renforce les pouvoirs du président de la République, absout les auteurs des coups d’État perpétrés avant son adoption, met en place un Sénat, accorde une place importante aux autorités traditionnelles, érige les langues maliennes en langues officielles, en lieu et place du français qui devient une simple langue de travail.