Les services douaniers nigérians ont récemment tiré la sonnette d’alarme face à l’ampleur croissante du trafic de voitures volées en Afrique de l’Ouest.
Le contrôleur général des douanes, M. Adewale Adeniyi, a souligné que la région est devenue un point névralgique de ce commerce illégal à l’échelle mondiale, reliant des régions telles que l’Europe et l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud et l’Australie. Pour faire face à cette menace, les autorités nigérianes ont lancé l’opération « Hot Wheels », un projet ambitieux mené en collaboration avec la Commission des crimes économiques et financiers et des partenaires canadiens. Cette initiative repose sur le partage d’informations et une coordination renforcée des actions de surveillance pour démanteler les réseaux criminels.
Le Nigeria, particulièrement touché par ce phénomène, affiche des chiffres préoccupants : entre 2013 et 2015, à peine plus de la moitié des véhicules volés ont été récupérés, illustrant l’efficacité des réseaux impliqués. Pour contrer cette situation, les douanes ont renforcé les contrôles aux frontières et dans les ports, principaux points d’entrée des véhicules volés.
Voitures volées : une menace économique et sécuritaire
Ce trafic engendre des répercussions majeures pour l’Afrique de l’Ouest. En plus de porter atteinte au marché automobile légitime, il fragilise la sécurité régionale et ternit l’image du Nigeria à l’international. Les pertes fiscales pour l’État sont importantes, tandis que les dépenses sécuritaires augmentent de manière significative.
La transformation de la région en plaque tournante de ce commerce illicite témoigne de l’adaptabilité des réseaux criminels internationaux, capables de tirer parti des failles des systèmes de contrôle pour poursuivre leurs activités. Cette problématique nécessite une réponse coordonnée et durable de la communauté internationale pour limiter les impacts sur les pays sources, de transit et de destination.