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Cameroun : 205 décès enregistrés en 7 ans dans l’exploitation artisanale  de l’or

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Selon les chiffres d’une étude de l’ONG Foder, plus de 86 % d’hommes et 13 % de femmes qui travaillent dans les minerais, présentent des risques de contracter un cancer, du fait de leur exposition quotidienne aux produits toxiques utilisés dans le cadre de l’exploitation des mines.

Le Cameroun a enregistré entre 2014 et 2021, 205 décès liés à l’exploitation artisanale de l’or soit au moins 29 décès chaque année dans les champs miniers. Ces chiffres viennent d’être révélés par l’ONG Foret et développement rural (Foder). C’était lors de la présentation des résultats de l’étude, réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de la phase II du projet Mine-environnement – santé et société (ProMess) à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Selon les résultats de l’ONG, dans les zones d’exploitation des mines de la Région de l’Est, plus de 86 % d’hommes et 13 % de femmes qui œuvrent dans les minerais, présentent des risques de contracter un cancer, du fait de leur exposition quotidienne aux produits toxiques utilisés dans le cadre de l’exploitation des mines, à l’instar du mercure. Un produit d’une dangerosité prouvée par les experts.

« Nous voulons que des mesures soient prises pour non seulement interdire l’utilisation des mercures, mais que l’on puisse rendre ces décisions applicables sur le terrain avec des missions de suivis et de contrôle. L’une des lourdes conséquences auxquelles fera face le Cameroun dans 10 à 15 ans, serait le développement du cancer dans la Région de l’Est ou alors dans la localité ou l’exploitation artisanale de l’or est exercée », plaide, Christophe Justin Kamga, Coordonnateur du Foder. Ce plaidoyé par du constat selon lequel, « nous nous sommes rendu compte de ce que de plus en plus, d’artisans miniers utilisent le mercure, qui a des conséquences néfastes sur la santé humaine. Il y a par exemple, les risques liés au cancer. Nous avons déjà répertorié sur le terrain certaines femmes qui parlent des avortements dus au fait qu’elles sont en contact avec ces produits qui sont déversés dans l’eau, et qui entrent par des voies vaginales pour les contaminer », explique Christophe Justin Kamga.

Sur 60 échantillons de cheveux prélevés sur les populations des arrondissements de Batouri, Kette, Ngoura et Betaré-Oya au cours de l’étude menée par le Foder, la plupart d’entre eux sont des brûleurs d’amalgames et des collecteurs d’or. Du fait de leur exposition au mercure qui se fait par inhalation, par contact physique et par la fréquence d’exposition qui variait entre des expositions quotidiennes de 37,5 %, hebdomadaire de 57,1 % et mensuelles de 5,4 %, d’après l’étude.

Le cancer, le paludisme, des douleurs musculaires, des os squelettiques et la hernie sont entre autres maladies graves auxquelles s’exposent ces orpailleurs au quotidien. En présentant les résultats de l’étude Pro Mess, la plateforme Foret et développement rural qui a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne, veut attirer l’attention du gouvernement sur les risques que l’exploitation artisanale des mines peut avoir sur la santé publique au Cameroun, mais aussi et surtout sur les méfaits de l’exploitation artisanale de l’or par les populations dans la Région de l’Est.

Essama Aloubou




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