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Cameroun : 407 employés du groupe Bolloré menacés de licenciement

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Les 407 travailleurs ont été notifiés de leur licenciement, mais les autorités camerounaises exigent le respect du Code du travail.

Au total 407 employés ont notifiés de leurs départs des entreprises de Bolloré Transport & Logistics Cameroun (BTL) et Socopao, deux entreprises appartenant au groupe Bolloré Afrique.

Ces notifications font suite au rachat des actifs africains du groupe Bolloré dans la logistique et le transport par le groupe italo-suisse MSC.

Pourtant, au lendemain de l’annonce de l’accord relatif à la cession des actifs de Bolloré Africa Logistics à MSC (la cession est effective depuis décembre 2022, NDLR), Diego Aponté, le président du groupe italo-suisse, s’était voulu rassurant sur le sort des employés du groupe Bolloré.

« Nous allons conserver les effectifs ainsi que le management tel qu’il existe aujourd’hui, ce dernier devant juste rendre compte à un nouvel actionnaire qui s’appellera dorénavant Aponte et non plus Bolloré. Une nouvelle marque va voir le jour à court terme, avec un nouveau logo qu’il est encore trop tôt pour divulguer », avait-il indiqué dans une interview accordée à Jeune Afrique et publiée le 30 mai 2022.

Sauf que ces derniers temps, les nouveaux  dirigeants de l’entrepris refusent  toute « négociation, en vue de la signature d’un protocole d’accord qui encadre la continuité des contrats et offre de meilleures conditions de travail », après la cession des actifs de Bolloré à MSC.

« Rien ne garantit que ce que l’employeur dit sera respecté par le repreneur », confie M. Yossa.

Saisies les autorités en charge des questions de travail ont instruit aux responsables du groupe italo-suisse MSC « de prendre toutes les dispositions en vue du respect strict et scrupuleux des dispositions légales et réglementaires y relatives ».

L’inspecteur du travail exige notamment  le respect des dispositions de l’article 42 du Code du travail qui stipule que : « s’il survient une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation de fonds, mise en société, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel entrepreneur et le personnel de l’entreprise. Leur résiliation ne peut intervenir que dans les formes et aux conditions prévues par la présente section. Les dispositions de l’alinéa précédent ne s’appliquent pas lorsqu’il y a changement de l’activité de l’entreprise, lorsque les travailleurs expriment, devant l’inspecteur du travail du ressort, leur volonté d’être licenciés avec paiement de leurs droits, avant la modification ».

En attendant que l’affaire se résolve, les employés ne manquent pas de dire leur indignation.

 « Ce n’est pas ce qui doit se faire. Jusqu’à ce que les parties signent un procès-verbal total de conciliation devant l’inspecteur du travail, l’employé qui a souhaité partir peut encore renoncer à rompre son contrat de travail. Mais, lorsqu’on vient subitement sur le lieu de travail lui notifier son licenciement avec des huissiers de justice, lorsqu’on désactive aussitôt son badge, vous imaginez ce que ça peut créer au plan psychologique ? C’est quoi le projet ? Nous ne sommes tout de même pas dans un camp de concentration », éructe Jean Marie Yossa, président du Setrasosmacc et délégué du personnel chez Bolloré Transport & Logistics Cameroun. « Je peux d’ailleurs vous confirmer que la quasi-totalité des employés concernés n’ont pas déchargé cette lettre de licenciement », ajoute-t-il.

Essama Aloubou




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