En cause, la guerre contre Boko Haram, la crise des réfugiés provoquée par l’instabilité sociopolitique en Centrafrique voisine et l’insurrection sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-ouest du pays.
La Banque mondiale vient de publier un rapport intitulé « Créer des marchés au Cameroun ». Dans ce rapport qui fait le diagnostic pays sur le secteur privé, l’institution de Breton Wood note une fragilité accrue du pays depuis 2014. L’institution internationale constate une « réduction des recettes publiques résultant de la baisse de l’activité économique dans les zones de conflit, et les dépenses de sécurité supplémentaires, ont contribué à faire passer la dette publique d’un peu plus de 13 % du PIB en 2013 à 43 % du PIB à la fin de 2019 ».
D’après la banque mondiale, au moins trois facteurs ont contribué à fragiliser le Cameroun depuis 2014, notamment la guerre contre Boko Haram, la crise des réfugiés provoquée par l’instabilité sociopolitique en Centrafrique voisine; et de l’insurrection sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Hormis un sévère coût humanitaire, la fragilité impose également des coûts économiques significatifs qui menacent la prudence macroéconomique jusqu’alors du Cameroun et constituent un obstacle aux investissements du secteur privé dont le pays a tant besoin », écrit la Banque mondiale.
Selon la Banque mondiale, « l’instabilité politique s’ajoute aux lacunes de l’environnement des affaires, réduisant l’attrait du Cameroun pour les investisseurs, tant nationaux qu’internationaux ». Conséquence : les investissements directs étrangers (IDE) ont baissé, « comparés au potentiel de l’économie ». Les IDE sont ainsi descendus à 670 millions de dollars en 2020, contre un milliard de dollars en 2019. « Les grandes entreprises françaises ont traditionnellement joué un rôle clé à cet égard, même si ces derniers temps, la Chine, dans le cadre de son intérêt croissant pour l’Afrique, a continué à investir dans le pays », ajoute la Banque mondiale. Pourtant, « le Cameroun aurait besoin d’attirer des investisseurs étrangers pour financer ses futurs projets de développement d’infrastructures », estime l’institution financière internationale.
Essama Aloubou