Plusieurs formations politiques de l’opposition camerounaise estiment que la loi de finance déposée au parlement vise à asphyxier le peuple.
La loi de finance exercice 2023 encore en étude au parlement suscite déjà de vives critiques au sein de l’opposition. Les partis de l’opposition accusent notamment le gouvernement de vouloir asphyxier le peuple à travers cette nouvelle loi. « Au niveau International la crise globale de la vie chère suscite la mise en place des mesures d’atténuation de cette situation. Cependant, alors qu’ailleurs on voit des gouvernements décider des augmentations générales des salaires pour tous secteurs de la vie économique, le gel des prix ou encore des subventions et des exonérations fiscales pour lutter contre la vie chère, au Cameroun, le gouvernement décide de prélever même sur le peu qui restait encore aux populations à travers cette nouvelle loi de finances dont II n’y a pas de doute qu’elle sera votée par sa majorité obèse au parlement de notre pays », peut-on lire dans un communiqué publié samedi dernier par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto, deuxième à la dernière élection présidentielle.
Le parti de Maurice Kamto dénonce notamment « la hausse des impôts prévues touchent des secteurs vitaux sur le plan social, tel que celui de l’alimentation où il est envisagé le passage de 5% à 10% de prélèvement fiscal sur droits d’Importation, soit un doublement des taxes, dans un pays ou l’autosuffisance alimentaire n’est pas assuré et où populations subissent une inflation galopante qui a vu le panier de la ménagère se vider progressivement ».
En plus de cela, le parti de Maurice Kamto déplore « l’augmentations prévu du prix du timbre fiscal de 1000 cfa à 1500 f cfa, ou de celui du prix du certificat de propriété de 3000 f cfa à 25000 f cfa qui visent à financer la gabegie financière des dirigeants du pays et non pas pour s’attaquer sérieusement la crise des finances publiques dont les conséquences frappent durement les entreprises locales et compromettent le progrès social, et par suite le bien-être des Camerounais».
De son coté le Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) de l’opposant Cabral Libii qui dénonce également la hausse du prix du timbre a déposé un amendement de la loi de Finance 2023. Pour justifier sa demande d’amendement, le Pcrn explique que « le timbre d’une demande administrative est indispensable pour le bas revenu, si son coût augmente cela peut avoir un effet d’éviction du service public auquel tout citoyen camerounais a droit. Les 500 frs supplémentaires qui viendront frapper inutilement les dossiers d’examens même s’ils sont plafonnés, les demandes administratives de toutes sortes et le service minimum dû aux usagers du Service Public, dont la qualité est régressive plutôt que progressive (CONAC, 2022) ».
Le parti du député de l’opposition propose ces frais supplémentaires à prélever sur le timbre des demandes administratives « peuvent être réorientés dans le timbrage des documents liés spécifiquement aux activités commerciales liées à la commande publique. Les prestataires de l’État, indélicats par-dessus le marché (vu les nombreux chantiers abandonnés, les malfaçons et l’opacité de leurs comptes), toujours en indélicatesse avec les services fiscaux et sachant les prix exorbitants qu’ils pratiquent lors des livraisons administratives, devraient supporter seuls, et le rentabiliser, une augmentation de la valeur faciale du timbre sur papier normal ».
Essama Aloubou