Dans une homélie récente, Monseigneur Barthélemy Yaouda Hourgo, Évêque de Yagoua, dans l’Extrême-nord du Cameroun a estimé que même le diable ferait moins de mal au Cameroun que Paul Biya.
C’est une sortie choc qui a secoué le pays. Dans une homélie qu’il prononçait à l’occasion de la nouvelle année, Monseigneur Barthélemy Yaouda Hourgo, Évêque de Yagoua, dans l’Extrême-nord du Cameroun estime que les Camerounais ont trop souffert. Et qu’il est temps qu’un autre Camerounais prenne les règnes du pays. « On ne va pas souffrir plus que ça encore. On a déjà souffert. Le pire ne viendra pas. Même le Diable qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun et on verra après », a-t-il soutenu.
Monseigneur Barthélemy emboitait le pas à son homologue, Samuel Kleda, archevêque archevêque métropolitain de Douala, qui avait déjà dit son ras-le-bol sur une énième candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle. « Cela n’est pas réaliste […] Nous sommes des êtres humains. À un moment donné nous quittons ce monde, nous ne pouvons pas faire des miracles », avait soutenu Samuel Kleda, parlant d’une nouvelle candidature de Paul Biya. le prélat.
Mgr Emmanuel Abbo, Évêque de Ngaoundere dans la région septentrionale du Cameroun n’a pas gardé sa langue. Le prélat s’est attardé sur les mauvaises conditions de vie des Camerounais. Il a ensuite dénoncé la répression de la liberté d’expression des citoyens qui vivent dans les conditions déplorables. « Comment est- il possible que l’appel désespéré des camerounais ne poussent pas les responsables de ce pays à mettre fin aux souffrances des camerounais ? Et la plus grande des souffrances est qu’on interdit aux camerounais d’exprimer leurs souffrances », a-t-il déploré.
Ces sorties des évêques qui interviennent alors que Paul Biya 92 ans s’apprête à briguer un autre mandat, lors de la prochaine élection, n’ont pas laissé les alliés de Paul Biya indifférents.
Jean De Dieu Momo, le ministre délégué à la justice a dénoncé ce qu’il qualifie d’invite à la révolte. « Les récentes prises de position de certains Prélats, exprimées dans le cadre de l’élection présidentielle de 2025 en gestation, méritent une réflexion approfondie. Lorsque des évêques, figures emblématiques de la moralité et de la foi, se permettent des déclarations qui frôlent l’invitation à la désobéissance civile, voire à la révolte, ils risquent de fragiliser les fondations mêmes de cet équilibre. Comment un Évêque peut-il dire dans une église » même si c’est le diable qu’il prenne le pouvoir au Cameroun et le reste on verra après! » Comment un Évêque peut-il avoir l’outrecuidance d’inviter le diable au Cameroun au prétexte qu’on a trop souffert et qu’on ne peut souffrir davantage en enfer! Une telle exagération est non seulement blasphématoire mais attentatoire aux fondements bibliques de la religion qu’il est sensé servir. Un évêque ne saurait inviter le diable dans son propre pays ! », a indiqué Jean De Dieu Momo.
Mathias Éric Owona Nguini, un politologue a quant à lui lancé que : « que ceux qui préfèrent le diable à Biya, aille donc en enfer, ils nous disent eux-mêmes s’ils s’y sentiront mieux ».
Essama Aloubou