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Cameroun : un ministre en fonction pris en flagrant délit de favoritisme dans un concours administratif

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Dans un courrier qui a fuité sur les réseaux sociaux, le ministre délégué à la Présidence chargé des marchés publics Ibrahim Talba Malla demande au directeur de l’Ecole Normale Supérieure de Maroua dans le septentrion d’admettre une dizaine de ses protégés dans cette école sans être passés par le concours.

Cette demande illégale crée des vagues sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. « En vous transmettant pour un examen bienveillant la liste des jeunes compatriotes originaires de ma localité, candidats au concours d’entrée à l’ENS de Maroua, j’ai l’honneur de vous recommander tout particulièrement ces candidatures, en vue de leur admission audit concours, au regard de leurs performances  et selon les marges des places disponibles, au regard des tableaux ci-dessous. Aussi, vous saurai gré de la bienveillante attention qu’il vous plairait d’y accorder en vue d’une suite favorable », peut-on lire dans la correspondance qu’Ibrahim Talba Malla avait adressée au directeur de l’Ecole Normale Supérieure de Maroua.

Un scandale qui vient remuer le couteau dans la plaie dans un pays où la corruption, le favoritisme et le népotisme sont la règle d’or dans les concours administratifs.

Lors du concours d’entrée 2020 à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature, l’une des plus prestigieuses écoles du pays, les cas de fraudes étaient flagrants. Dans le département d’origine du Directeur général de cette école, le nombre de candidats admis était supérieur à ceux des autres départements. Ceci, en violation du principe de l’équilibre régional, qui définit un quota de candidats dans chaque localité du pays. Jusqu’à ce jour, les accusations de népotisme, clientélisme, favoritisme, sectarisme tous mêlés à une forte odeur de corruption continuent de peser sur le top management de cette prestigieuse école.

En 2015, les résultats de la filière « Diplomatie » du  concours de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun avaient également provoqué un tollé. Une première liste avait  d’abord été publiée puis annulée 90 minutes plus tard par une deuxième liste, ce qui a suscité  des interrogations au sein de  l’opinion publique quant à la crédibilité des résultats des concours d’entrée dans les Grandes Ecoles.

Le Pr Jacques FAME NDONGO, ministre de l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres Académiques et signataire des deux listes, lors d’une conférence de presse a affirmé vouloir respecter l’équilibre régional car pour lui, seules 6 régions sur 10 étaient représentées; un argument qui a été balayé d’un revers de la main par les partis d’opposition et les membres de la société civile qui croient que le ministre a cédé aux multiples pressions de la Présidence, du Premier Ministère et d’autres groupes. Ce n’était pas la première fois que les résultats des concours sont publiés puis annulés au Cameroun.

Essama Aloubou




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