La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) traverse une période de turbulence. Moins de 48 heures après l’annonce inattendue du retrait du Rwanda de l’organisation sous-régionale, la République démocratique du Congo (RDC) a vivement réagi.
Dans un communiqué officiel, le gouvernement congolais a fermement condamné cette décision, qu’il qualifie de stratégie politique visant à échapper aux responsabilités régionales.
Un retrait interprété comme une fuite en avant
Selon Kinshasa, ce retrait constitue une manœuvre délibérée du gouvernement rwandais pour se soustraire à ses obligations, notamment en ce qui concerne la crise persistante dans l’Est de la RDC. La RDC accuse Kigali de violer les principes de la CEEAC, y compris le traité révisé, notamment son article 34, qui interdit le recours à la force entre États membres.
Le Rwanda, perçu comme une menace régionale
Le gouvernement congolais estime désormais que le Rwanda représente une menace à la paix et à la stabilité régionale. Il rappelle que les actions militaires rwandaises sur son sol constituent une violation directe de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige le retrait immédiat des forces étrangères du territoire congolais.
Des tensions régionales ravivées
Le départ du Rwanda complique davantage les relations déjà tendues entre Kigali et Kinshasa, et rend caduc tout accord bilatéral sous l’égide de la CEEAC. Des craintes de nouvelles escalades militaires sont exprimées, dans un contexte où les mécanismes régionaux de dialogue semblent affaiblis.
Pour rappel, le Rwanda a justifié son retrait en invoquant le refus qui lui a été opposé pour prendre la présidence tournante de l’organisation, alors même que, selon les règles internes, c’était son tour d’accéder à ce poste. Face à cette impasse, les dirigeants de la CEEAC, désormais sous la présidence prolongée de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), sont appelés à redoubler d’efforts pour préserver la cohésion régionale.