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Contestation de la nouvelle loi sur l’équité en Afrique du Sud

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Une nouvelle législation sur l’emploi, adoptée en Afrique du Sud, suscite une vive controverse. Cette loi vise à accroître l’embauche de personnes noires ainsi que d’autres groupes historiquement marginalisés. Cependant, l’Alliance démocratique (DA), deuxième parti politique du pays, a engagé une procédure judiciaire contre cette réforme qu’elle juge inconstitutionnelle et discriminatoire. Le parti craint également que ces mesures freinent les investissements étrangers indispensables à la croissance économique.

Entrée en vigueur en janvier dernier, la loi modifie les règles d’équité en matière d’emploi afin de contraindre les entreprises à mieux refléter la diversité démographique du pays. Elle accorde au ministre du Travail le pouvoir de fixer des objectifs chiffrés d’embauche pour les personnes noires, les femmes et les personnes en situation de handicap dans des secteurs identifiés comme insuffisamment représentatifs. Les entreprises qui ne s’y conforment pas s’exposent à des sanctions financières.

Helen Zille, présidente fédérale de la DA, a vivement critiqué la loi, la qualifiant de « totalitaire ». Selon elle, cette législation instaure un système discriminatoire qui pourrait dissuader les investisseurs étrangers. « Ce sont les entreprises qui créent les emplois. Un régime du travail aussi rigide que celui instauré par cette loi ne fera qu’aggraver le chômage », a-t-elle déclaré. Elle souligne également que l’utilisation de quotas raciaux, destinée à corriger les injustices historiques, n’a pas permis jusqu’à présent d’améliorer la situation des populations économiquement défavorisées. Elle estime donc qu’insister dans cette voie ne ferait que renforcer les échecs passés.

Bien que la Constitution sud-africaine permette certaines formes de discrimination positive pour réparer les inégalités héritées de l’apartheid, la DA considère que cette réforme va au-delà de ce que prévoit la loi et la juge « excessive et contre-productive ».

De son côté, l’ANC (Congrès national africain), principal parti de la coalition au pouvoir après les élections de 2024, défend fermement la réforme. « Il ne s’agit pas de quotas, mais de justice », a déclaré Mahlengi Bhengu-Motsiri, porte-parole du parti. Elle insiste sur la nécessité de corriger les déséquilibres structurels de l’économie sud-africaine afin d’assurer des opportunités équitables à tous les citoyens.

Ce débat met en évidence les divisions persistantes au sein du gouvernement d’unité nationale, notamment entre l’ANC et la DA, qui s’opposent sur de nombreuses questions fondamentales, comme l’éducation ou la réforme agraire. Dernièrement, ces tensions ont conduit au retrait d’un projet d’augmentation de la TVA face à l’opposition de la DA et d’autres formations.

Malgré les avancées depuis la fin de l’apartheid il y a plus de trente ans, les statistiques gouvernementales montrent que de profondes inégalités raciales et de genre subsistent dans l’économie sud-africaine.




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