Au Togo, la tension ne cesse de monter après la décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de maintenir les législatives au 20 décembre prochain, avec ou sans l’opposition. Malgré le boycott du scrutin par la coalition de l’opposition et les demandes de reports de plusieurs dignitaires religieux, la campagne électorale a été lancée et l’on compte quatre morts, samedi 8 et lundi 10 décembre, lors de heurts entre la police et les manifestants.
C’est dans un climat tendu que se déroule la campagne électorale. La coalition d’opposition a déclaré qu’elle continuera de manifester pour empêcher la tenue des législatives. Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la Coalition d’opposition, assure, sur RFI, que l’opposition va poursuivre sa compagne contre ce scrutin, malgré la répression.
« Le gouvernement n’est pas du tout raisonnable. Il veut conduire le pays dans une situation aussi douloureuse et dramatique que celle que nous avons déjà connue, particulièrement les événements douloureux de 2005. Eh bien, nous n’avons pas d’autre choix que de maintenir notre programme pour manifester notre désaccord, notre désapprobation. Nous dirons toujours non à ces élections. Nous ferons ce qu’il faut pour qu’elles n’aient pas lieu », a-t-elle soutenu.
Supervision du scrutin par la Cédéao
De son côté, l’UFC, le parti de Gilchrist Olympio qui a signé un accord de gouvernement avec le parti du président Faure Gnassingbé, n’est pas dans les mêmes dispositions d’esprit. Son porte-parole, Isaac Tchiakpé, explique que son parti va participer aux législatives prévues le 20 octobre au Togo.
« Nous, nous en tenons à ce que les chefs d’Etat ont demandé, à savoir que le scrutin législatif soit organisé le 20 décembre et, pour ce faire, ils nous ont proposé une assistance en matière d’experts électoraux et d’observation. A ce jour, la feuille de route et le cahier des charges qui a été donné à la Commission électorale, sont respectés. C’est pour cela que nous estimons qu’il faut participer à ce scrutin », a-t-il spécifié avant d’estimer que la supervision de ce scrutin, par la Cédéao, légitime « a priori » ce scrutin.
« Je rappelle que la commission de la Cédéao [Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest] a reçu mission de faire en sorte que le scrutin législatif du 20 décembre soit organisé, selon 22 standards internationaux en vigueur. C’est sur la base de ce cahier des charges que le processus électoral se déroule. Par ailleurs, le 26 novembre dernier, la commission a rappelé la nécessité que le scrutin se déroule à la date prévue et qu’elle apporte son expertise pour en garantir la fiabilité, la transparence et l’équité », a ajouté Isaac Tchiakpé, porte-parole de l’UFC.
A noter également que le ministère français des Affaires étrangères a démenti la présence de parlementaires français dans une mission d’observation électorale déployée au Togo. Le Quai d’Orsay ajoute que la France est préoccupée par la situation qui prévaut actuellement au Togo et « soutient les efforts de la Cédéao pour un règlement négocié de la crise politique ». Elle reste également « disposée à accompagner toute initiative permettant de trouver une solution consensuelle ».
Source: RFI