Le Mali est sommé de rembourser une dette de plus de 54 milliards de FCFA, soit 94 millions de dollars à la Société de gestion de Manantali – SOGEM.
Manantali est le barrage hydroélectrique construit sur le Bafing, à 90 km au sud-est de Bafoulabé – fournissant également de l’électricité au Sénégal et à la Mauritanie.
Selon un document consulté par Reuters, cette dette est devenue « une question de vie ou de mort » pour la capacité de l’installation à poursuivre son exploitation.
Le déficit de financement fait planer le spectre de nouveaux problèmes d’approvisionnement en électricité au Mali, où les pannes de ces dernières années ont entamé le soutien du public au gouvernement militaire qui a pris le pouvoir à la suite des coups d’État de 2020 et 2021.
« C’est maintenant une question de vie ou de mort pour nos installations et pour la SOGEM », lit-on dans la lettre, signée par le directeur général de la SOGEM, Mohamed Mahmoud Sid’Elemine.
Énergie du Mali a reconnu dans une déclaration à Reuters jeudi qu’elle devait 43,8 milliards de francs CFA à la SOGEM et 11,9 milliards de francs CFA supplémentaires à une entité distincte impliquée dans l’exploitation et la maintenance du barrage.
Interrogée, sur les raisons pour lesquelles ces sommes n’avaient pas été payées, elle a déclaré que les projets de SOGEM – y compris d’autres barrages – avaient « connu des retards importants » qui avaient affecté le secteur de l’énergie au Mali.
La société d’électricité « a dû compenser le manque de production prévu en recourant à des solutions coûteuses, y compris la location de groupes électrogènes auprès d’opérateurs privés », a-t-elle déclaré.
La lettre de la SOGEM présente le projet de Manantali comme une réussite de la coopération régionale dont la mise en œuvre a coûté des centaines de milliards de francs CFA.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et ont annoncé l’année dernière qu’ils quittaient le bloc économique et politique ouest-africain connu sous le nom de Cedeao.