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Fabre: « après 13 ans de pouvoir, ajoutés aux 42 ans de son père, il est temps que Faure Gnassingbé devienne raisonnable »

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A la veille du démarrage à Lomé des négociations directes entre pouvoir et opposition, six mois juste après le début de la crise, le Chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre s’est confié à nos confères de l’Agence France Presse (AFP). Dans cet entretien, il est revenu sur les mesures d’apaisement mais aussi a exhorté le chef de l’Etat togolais à prendre la mesure de la situation pour sortir le pays de l’impasse.

Pour ce qui concerne les mesures d’apaisement qui sont finalement renvoyées au début du dialogue, le président de l’ANC, campe sur sa position notamment pour ce qui est de la libération des détenus politiques.

« Je maintiens fermement cette position : les personnes détenues doivent être libérées avant toute discussion. Prenons l’exemple des détenus dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara (en janvier 2013, lors desquels plusieurs figures de l’opposition ont été inculpées pour ’destruction de biens publics’, ndlr). Ces personnes sont incarcérées depuis plus de 5 ans. Le pouvoir est incapable d’apporter la moindre preuve de leur culpabilité, sinon il les aurait traînées depuis longtemps devant les tribunaux. Je suis moi-même, avec plusieurs députés de l’ANC, ainsi que d’autres dirigeants de la société civile, inculpé dans le cadre de cette affaire. Nous sommes en présence d’une violation flagrante des droits de l’homme, tant dans l’affaire des incendies que pour les manifestants arrêtés ces derniers mois lors des marches de protestation. Aucune raison ne peut justifier le maintien en détention de personnes qui ne sont coupables de rien. Sauf à les retenir comme otages dans le but de les échanger contre je ne sais quelle rançon, ce qui ne serait rien d’autres qu’un chantage. Comment puis-je me présenter à une discussion en étant inculpé ? N’oubliez pas que c’est le régime en place qui demande le dialogue. Ces mesures d’apaisement constituent le seul moyen de vérifier sa bonne foi », a-t-il souligné.

Au début des manifestations de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, Jean-Pierre Fabre avait souligné qu’il ne discuterait que des modalités de départ de Faure Gnassingbé. Celui-ci tient manifestement à cette position.

« Je suis toujours dans la même disposition d’esprit qui m’a amené le 7 septembre 2017, au cours du sit-in de l’opposition à Deckon (un quartier de Lomé), à demander une rencontre avec le chef de l’Etat pour discuter avec lui des conditions de son départ. Ce n’était nullement des propos en l’air. Certains, qui ont cru pouvoir à l’époque critiquer ces propos, me rejoignent aujourd’hui. C’est la seule manière de juguler la crise togolaise et de la régler durablement. Après 13 ans de pouvoir ajoutés aux 42 ans de son père, il est temps que Faure Gnassingbé devienne raisonnable », souhaite-t-il.




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