Le chef de l’unité de lutte contre les crimes haineux à Helsinki s’inquiète de la « polarisation de la société finlandaise ». Il met en cause « l’impact de la rhétorique anti-immigration sur la montée en flèche des violences racistes depuis 2015 », qui marque un « point de rupture ».
Cette année-là, ce pays de 5,5 millions d’habitants a reçu 32 000 demandeurs d’asile, contre 4 000 les années précédentes. « Le discours selon lequel l’intégration était un échec s’est propagé, mais nous n’avions même pas commencé », raconte Elisa Vepsalainen, directrice de l’ONG Startup Refugees. Des mouvements identitaires font alors surface. « Ils ont vu la confirmation du “grand remplacement”qu’ils annonçaient depuis des années », explique le chercheur Niko Pyrhönen. Peu importe que les personnes nées à l’étranger hors Europe représentent moins de 2 % de la population finlandaise, ou bien que le nombre d’arrivées soit retombé à ses niveaux antérieurs dès 2016. « Beaucoup n’ont pas l’air de comprendre qu’avec la prise de pouvoir par sa frange radicale, en 2017, et le départ des modérés, les Vrais Finlandais sont devenus un parti d’extrême droite, nationaliste et xénophobe », analyse l’historien Oula Silvennoinen.