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Au Pays basque, enquête sur la nouvelle route des migrants

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Depuis que la Turquie et l’Italie ont verrouillé leurs frontières, les migrants tentent leur chance en passant par l’Espagne pour rejoindre la France et l’Europe du Nord.

Comme un triste ping-pong humain, entre des policiers français débordés et leurs homologues espagnols assez peu mobilisés. Au centre de ce jeu qui n’en est pas un : des centaines de migrants, en majorité originaires d’Afrique subsaharienne, qui, depuis l’été, franchissent la frontière via le Pays basque.

Ces dernières années, cette « route espagnole » avait été reléguée au rang de chemin de traverse, quand des centaines de milliers de migrants ralliaient l’Europe en passant par l’Italie ou les Balkans. Elle est désormais leur premier chemin d’accès au continent.

Depuis que la Turquie et l’Italie ont verrouillé leurs frontières, ce sont désormais environ 150 personnes qui arrivent, chaque jour, dans le Sud-Ouest. 6 000 migrants ont ainsi été refoulés depuis le début de l’année de la France vers l’Espagne, quand 50 000 entrées irrégulières ont été comptabilisées en Espagne depuis le Maroc.

Maliens et Guinéens sont les plus représentés

La majorité de ces migrants sont jeunes, francophones, et disent posséder des points de chute possibles dans l’hexagone, famille ou amis. Récemment, les Maliens et les ressortissants de Guinée Conakry étaient les plus représentés. « Nous avons aussi rencontré des Érythréens, des Yéménites ou des Égyptiens », développe Amalia Oca, membre d’un collectif antiraciste d’Irun (Espagne), qui leur vient en aide.

C’est que le Pays basque ne fait pas mentir sa tradition d’accueil. Côté espagnol, comme côté français, des hébergements d’urgence ont été mis sur pied. Une soixantaine de lits sont ainsi disponibles à Irun, d’autres à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Côté police, « on fait du chiffre en remettant les individus interpellés à la frontière, jusqu’à la prochaine fois », soupire un agent de la police aux frontières (PAF). « Ça ne trompe personne, à commencer par notre hiérarchie. »

Selon le même agent, les points de passages sont en perpétuelle reconfiguration, les passeurs ciblant maintenant le cœur des Pyrénées, par exemple via le col de Roncevaux ou le tunnel du Somport, moins surveillés. « Ils rentrent par tous les moyens possibles, complète un CRS. En bus, en voiture ou à pieds. Les Espagnols s’en fichent vu qu’ils savent que ces migrants ne veulent pas rester sur leur territoire… »

Renforts de CRS

Officiellement, le discours est à la fermeté. Tout juste nommé, Laurent Nuñez, ancien sous-préfet de Bayonne, a effectué sur place le 19 octobre son premier déplacement en tant que nouveau secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, assurant que « des moyens assez significatifs ont été déployés », notamment « des renforts de CRS ».

« Le gouvernement travaille aussi avec les pays d’origine pour essayer de juguler les flux », a expliqué le secrétaire d’État. Un fonds de 55 millions d’euros vient notamment d’être mis en place par la Commission européenne au profit du Maroc, qui devrait servir à améliorer l’équipement des garde-côtes marocains.

LE PARISIEN




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