Dans une manœuvre géopolitique discrète, les États-Unis intensifient leurs efforts pour contrer l’influence croissante de la Chine au Gabon.
Ce pays d’Afrique centrale, situé stratégiquement sur la côte atlantique, est devenu le terrain d’une compétition diplomatique entre Washington et Pékin. D’après un rapport de Bloomberg publié le 6 septembre 2024, l’administration américaine prépare un programme d’aide économique et sécuritaire pour le Gabon, dans le but d’empêcher toute tentative d’installation militaire chinoise sur son sol.
Ce programme, qui devrait être annoncé lors de la prochaine visite du président de transition gabonais, Brice Oligui Nguema, aux États-Unis, comprend plusieurs volets : une enveloppe de 5 millions de dollars pour soutenir la transition démocratique, une formation pour les forces spéciales gabonaises, ainsi que l’installation d’un système radar destiné à lutter contre la pêche illégale.
De plus, Washington envisage de renforcer le partenariat entre les forces de sécurité gabonaises et la Garde nationale de Virginie-Occidentale, tout en offrant son assistance pour la préservation des parcs nationaux.
Cette offensive diplomatique survient alors que la Chine, principal partenaire commercial du Gabon, chercherait à relancer un projet de base navale à Port-Gentil.
Ce projet, initialement convenu avec l’ancien président Ali Bongo en 2023, représente une préoccupation majeure pour les intérêts américains dans la région.
L’enjeu est de taille pour Washington, qui tente de contrebalancer l’influence économique considérable de Pékin au Gabon. En effet, la Chine demeure le premier client du pays, absorbant 33% de ses exportations.