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Gabon : voici les grandes recommandations du Dialogue national

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Régime présidentiel consolidé, possibilité au président Oligui Nguema de se présenter aux élections, priorité nationale dans l’économie et l’emploi, ou encore amélioration des prestations sont entre autres recommandations qui doivent être mises en œuvres par les autorités.

L’une des recommandations chocs faite Samedi, à l’issue du dialogue national qui s’est tenu au Gabon est à la suspension de tous les partis politiques, soit plus d’une centaine. En plus, les leaders du PDG, l’ancienne formation au pouvoir, seront inéligibles pendant trois ans.

Plusieurs partis soupçonnent que cette mesure serve les intérêts de la junte. Ils pointent notamment la création de plusieurs associations pro-pouvoir, qui ne seront pas concernées par la suspension. 

Les recommandations issues du dialogue national pourraient également changer le visage politique du pays. 

Le mandat présidentiel

D’abord, le président disposera d’un mandat de sept ans renouvelable une fois. « Nous sommes un pays en développement, il faut lui laisser le temps de mettre en place son programme », explique un panéliste. Il devra être Gabonais de père et de mère, sans double nationalité. Ce qui en soit constitue déjà une révolution tant la question est sensible dans le pays.

Ensuite, le président sera  chef de l’État et du gouvernement. Comme aux États-Unis, il n’y aura donc plus de Premier ministre. Le Gabon aura néanmoins un vice-président qui n’assumera que des délégations de pouvoirs de son supérieur.

Le président sera par exemple responsable devant le Parlement et donc le peuple. La destitution ne pourra être déclenchée à tout-va, notamment pour des raisons politiciennes, la demande de destitution ne pourra être faite que pour haute trahison, violation du serment ou de la Constitution. La haute trahison concernera notamment les crimes de corruption, d’intelligence avec une puissance terroriste, de détournement de deniers publics, etc.

D’autres hauts responsables pourront être visés par cette destitution, comme les ministres, les présidents des hautes cours, les juges de la Cour constitutionnelle.

Le président de transition

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema pourra être candidat à la prochaine élection. Par contre, les hauts responsables, ministres, présidents du Sénat, de l’Assemblée, etc., n’auront pas le droit d’être dans la course.

Pour autant la charte ne déroule pas forcément un tapis rouge au général Oligui Nguema pour la prochaine élection, si jamais il décidait d’être candidat. « Le texte n’est pas totalement fermé. Députés, sénateurs ou encore membres du Conseil économique et social peuvent parfaitement se lancer. Donc il reste des possibilités », indique un expert.

Toute tentative de « tripatouillage » de la constitution a été neutralisé. Certains de ses articles vont ainsi devenir quasi « inviolables », et seront extrêmement difficiles à réviser. Ce sera le cas de la durée et du nombre des mandats du président de la République. « Quiconque toucherait ou tenterait de toucher à la constitution serait passible de haute trahison. Elle sera révisable, mais uniquement dans des cas exceptionnels », apprend-on.  

Le parlement

Le Parlement sera lui dépouillé de sa capacité à modifier la Constitution. Il pourra modifier le texte suprême uniquement pour ratifier des textes internationaux mais qui ne toucheraient pas aux questions de souveraineté.

Concernant le pouvoir législatif justement, les parlementaires auront un mandat de cinq ans, renouvelable à vie cette fois. Il s’agit avant tout de ne pas alourdir les caisses de retraites, qui pourraient pâtir d’un grand nombre d’anciens députés à qui il faudrait verser des pensions. Le principe d’un Parlement bicaméral Assemblée-Sénat a été conservé.

Les conclusions du dialogue seront remises ce mardi 30 avril au président Oligui Nguema. Le dialogue a rassemblé pendant près d’un mois, plus de 600 personnes issues de toutes les couches de la société en vue de proposer de profondes réformes au pays.

Essama Aloubou




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