Après sa défaite face au général Muhammadu Buhari à l’élection présidentielle du 28 mars dernier, le président sortant Goodluck Jonathan (photo) affirme avoir été lâché par ses amis.
C’était au cours d’une messe d’adieu organisée dimanche dernier à Lagos qu’il a fait cette déclaration. Dans son inervention, il a expliqué que nombreux de ses partisans ou membres de son parti sont passés dans le camp adverse en rejoignant le parti de Buhari et d’autres se sont répandus en critiques sévères à l’encontre de sa personne.
« Certaines décisions difficiles ont un prix. Il n’y a aucun doute là-dessus. Cela a été une décision très lourde, mais je dois être prêt à payer », a déclaré M. Jonathan.
« Si vous prenez certaines décisions, vous devriez savoir que même des personnes proches de vous, vous abandonneront à un moment », a-t-il ajouté.
M. Jonathan dit « ne pas être surpris par ces désertions, ni par ces déclarations d’anciens loyalistes » comparant son épreuve à celle de l’ancien président sud-africain Frederik de Klerk quand il avait décidé d’abolir la domination de la minorité blanche.
Le 31 mars, le président Jonathan avait téléphoné à son rival pour le féliciter, avant de reconnaître publiquement sa défaite, une attitude applaudie tant par les Nigérians que par la communauté internationale.
Le président américain Barack Obama a salué cette attitude en qualifiant Goodlock Jonathan d’un « véritable homme d’État ».
Ce renoncement au pouvoir avait surtout permis d’apaiser les tensions dans le pays à l’issue des élections les plus serrées de son histoire.
Goodluck Jonathan devient ainsi le premier président nigérian à concéder sa défaite après avoir perdu les élections.
Le nouveau président Muhammadu Buhari doit prendre ses fonctions le 29 mai prochain.