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En Guinée, la Cour d’appel de Conakry a confirmé ce mercredi 28 mai 2025 la condamnation de Mamadou Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), à deux ans de prison ferme.
L’opposant était poursuivi pour diffamation et offense au Chef de l’État, des charges déjà retenues contre lui lors du jugement en première instance, prononcé le 7 janvier 2025 par le Tribunal de première instance de Kaloum.
Cette décision est vivement contestée par la défense, qui dénonce une instrumentalisation de la justice. Me Galissa Hady Diallo, l’un des avocats d’Aliou Bah, a déploré que la cour d’appel se soit contentée de valider le jugement antérieur sans réexaminer les faits. « Elle aurait dû rejuger l’affaire dans le fond comme dans la forme. À un moment donné, il faut cesser d’utiliser le droit pour priver les citoyens de leur liberté », a-t-il déclaré.
L’équipe juridique de l’opposant ne baisse toutefois pas les bras. Me Diallo a indiqué qu’un ultime recours sera introduit devant la Cour suprême, et qu’une procédure est également en cours devant la Cour de justice de la CEDEAO. « Aliou Bah n’est pas abattu, je vous l’assure. Nous appelons au calme, car c’est une question d’injustice structurelle, pas une affaire personnelle », a-t-il ajouté.
De son côté, Me Houleymatou Bah a exprimé son indignation face à ce qu’elle qualifie de recul démocratique. « Cette décision marque un tournant négatif pour l’État de droit et la liberté d’expression. C’est un véritable enterrement des droits humains », a-t-elle estimé.
Après un long feuilleton judiciaire, la confirmation de la peine en appel suscite une vive réaction dans les rangs de l’opposition et au sein de la société civile, inquiète de l’avenir de la liberté d’expression en Guinée.
