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L’Archevêque de Yaoundé dans l’étau de la maffia

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Selon l’Abbé Jean Armel Bissi, prêtre diocésain de Yaoundé  et enseignant de philosophie, Mgr Jean Mbarga, l’archevêque de Yaoundé est pris en otage par un autre prêtre qui pilote d’une main de fer l’Eglise catholique de Yaoundé.

L’affaire fait grand bruit dans les milieux ecclésiastiques au Cameroun. Dans une lettre signée lundi dernier, l’Abbé Jean Armel Bissi, prêtre diocésain de Yaoundé  et enseignant de philosophie étale le système de mafia qui dirige l’archevêché de Yaoundé.

A la manœuvre, l’abbé François Xavier Olomo, ancien chancelier de l’archidiocèse et recteur de la principale cathédrale de Yaoundé.

« Mon Évêque est pris en otage par un gros monstre qui pilote l’Archidiocèse de Yaoundé depuis dix ans exactement. Il a la mainmise sur toutes les affectations des prêtres,  l’économat diocésain,  les bourses d’études des prêtres et sur toutes les misères qu’endurent les jeunes prêtres du diocèse. Ce n’est pas tout. L’abbé François Xavier Olomo est le seul prêtre à Yaoundé à gérer des centaines de millions de FCFA. chaque année. Au bout de dix ans, dans le clergé, il est l’homme d’un confort inédit,  un caïd, alors que le plus grand nombre de  prêtres à Yaoundé est trempé dans un océan de misère. Beaucoup sont des clochards, des mendiants et  des marabouts pour la seule raison que Olomo est seul à jouir de l’argent du diocèse.  Tout puissant recteur de la cathédrale de Yaoundé dans  laquelle il gère tout selon sa seule volonté,  l’abbé Olomo mange seul et monte un empire au diocèse dont l’hégémonie devient inébranlable. Ce n’est rien d’autre qu’une pieuvre qui écrase tout sur son passage », lit-on dans la lettre. 

Selon le signataire de la lettre François Xavier Olomo, le tout puissant recteur de la cathédrale présente pourtant un bilan négatif depuis 10 ans qu’il est à la tête de la plus prestigieuse cathédrale de Yaoundé.

« A la question de savoir ce que la cathédrale de Yaoundé compte sous l’ère Olomo comme innovation,  on ne trouve rien de très grand », poursuit-il.

La toute-puissance d’Olomo

« Débarqué chancelier de l’Archidiocèse de Yaoundé depuis peu, les plus avisés vous feront observer qu’il est plutôt plus puissant qu’un chancelier.  En effet, il occupe le poste d’archiviste du diocèse. Aucun document n’entre ni ne sort du diocèse qui ne soit passé  entre les mains de l’abbé Olomo.  C’est l’homme de tous les dossiers à Yaoundé.  Tout économe diocésain en place  à Yaoundé, sans les grâces de l’abbé Olomo, est voué aux gémonies de la structure. N’a-t-il pas fait créer un poste de caissier au sein de la procure des missions de Yaoundé pour étouffer les prérogatives de l’économe diocésain ? Tandis que le caissier de la procure a le monopole de la finance,  le procureur est réduit à une paperasse servile », dénonce le prêtre.  

Représailles

Après sa lettre de dénonciation, Jean Armel Bissi a été retiré du forum des prêtres de Yaoundé.

« L’esprit du monde préside aux destinées de la vie ecclésiale aujourd’hui. C’est une Église purement mondaine qu’on voit évoluer dans certains diocèses comme Yaoundé.  Autant qu’ on peut tuer un journaliste aux propos libres sur le terrain des actualités politiques, autant l’ Église s’avérera impitoyable à l’endroit d’un prêtre qui dit non à des contradictions qu’on érige en vérité devant les croyants. Ce n’est pas bien-sur l’Archevêque de Yaoundé qui m’a retiré du forum des prêtres de Yaoundé après que j’ai plaint l’individu Olomo. Cela ne prouve pas moins cependant ce que j’ai dit dans mon précédent poste. L’abbé François Xavier Olomo est un homme très influent dans le diocèse. Il a toute une armée qui peut d’ailleurs renverser même l’Archevêque de Yaoundé en ce moment. Il a la mainmise sur chaque pan de la vie diocésaine et sa domination est loin d’être une prétention vide.  À peine j’ai publié le texte dans lequel je parle de l’étranglement dans lequel Olomo  tient l’Archevêque de Yaoundé,  voilà que je me retrouve exclu du forum des prêtres de l’Archidiocèse de Yaoundé », a-t-il écrit quelques heures plus tard.

Essama Aloubou




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