Selon plusieurs sources, ces pêcheurs ont été tués par erreur, lors au cours de la contre-offensive tchadienne contre Boko-Haram dans la région du lac Tchad, dirigée par le président Déby.
Des frappes « opérées dans les îles situées aux confins du Nigeria et du Niger ». « Les Boko Haram se fondent souvent au sein des pêcheurs et des paysans à chaque fois qu’ils commettent leurs forfaits. Il est donc difficile de faire la différence entre la population et les terroristes » a expliqué à l’AFP, un officier de l’état-major tchadien qui a requis l’anonymat.
« Un avion (de chasse) appartenant à l’armée tchadienne a attaqué des pêcheurs sur l’île de Tilma, tuant de nombreux pêcheurs », a déclaré Babakura Kolo, chef d’une milice anti-jihadiste au Nigeria. « L’avion a pris les pêcheurs pour des terroristes de Boko Haram qui ont attaqué une base militaire au Tchad dimanche », a-t-il encore ajouté.
Le bilan de ce raid, mené dans la nuit de dimanche à lundi par Boko Haram contre une base militaire de la région du Lac Tchad, est « d’une quarantaine de morts », selon les autorités tchadiennes. « L’avion de chasse a ‘encerclé’ Tilma avant de commencer à larguer des bombes pendant que les gens couraient dans toutes les directions pour se mettre à l’abri », a déclaré Sallau Arzika, un pêcheur.
Les soldats tchadiens sont fréquemment visés par les attaques de Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Cette vaste étendue d’eau et de marécages située entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad est parsemée d’îlots qui abritent les combattants du groupe jihadiste ou de sa branche dissidente, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais).
Essama Aloubou