Près de deux semaines seulement après l’instauration de l’état d’urgence dans l’État de Kassala, le Soudan a annoncé la fermeture de sa frontière avec l’Erythrée. Cette décision fait partie d’une campagne de lutte contre le trafic d’armes.
Selon Rfi, des milliers d’Erythréens traversent illégalement la frontière soudanaise via l’Etat de Kassala pour rejoindre ensuite la côte méditerranéenne et tenter la traversée périlleuse vers l’Europe.
Le décret signé la semaine dernière par le président soudanais Omar al Bachir a été pris dans le cadre d’une campagne de désarmement des trafiquants qui a commencé en octobre, notamment au Darfour, rapportent les médias locaux.
« L’Erythrée est un élément de trouble dans la région et un élément de menace sur la mer Rouge et sur l’Arabie saoudite. Aussi est-il fort possible, comme on a l’Erythrée, qui est alliée du Qatar, le Soudan veille montrer aux Emirats arabes unis et à l’Arabie saoudite qu’il est de leur côté dans la guerre contre le Yémen. Je ne pense pas qu’il y ait d’autres problèmes dans cette province de Kassala, qui est une province finalement assez prospère, assez stable. C’est une province aussi qui est traditionnellement tournée vers l’Erythrée, avec une population d’origine érythréenne ou bien des tribus qui sont à cheval sur la frontière ». a expliqué à Rfi Marc Lavergne chercheur au Laboratoire GREMMO.