Au moins 55 personnes ont été tuées mardi 23 et mercredi 24 janvier, dans l’Etat du Plateau (centre). Les violences intercommunautaires meurtrières qui sévissent depuis Noël ont connu leur pic mercredi dernier avec à la clé plusieurs dizaines de morts.
Des sources indiquent que les violences se sont poursuivis malgré le couvre-feu imposé mardi dans le district de Mangu. Des écoles, des lieux de culte et des maisons ont été incendiées et saccagées lors de ces deux attaques, ont déclaré des responsables communautaires.
Les villageois accusent des éleveurs musulmans fulani (peuls) d’avoir attaqué le village de Kwahaslalek et tué « une trentaine de personnes ».
« Deux camps de déplacés ont été mis en place dans la ville de Mangu, pour environ 1 500 personnes », a déclaré à l’AFP Nurudeen Husaini Magaji, président local de la Croix-Rouge nigériane. Le gouverneur du Plateau avait annoncé un couvre-feu, mardi, après un nouvel affrontement déclenché selon les autorités par un différend entre un éleveur déplaçant son bétail et d’autres résidents utilisant la route.
La deuxième attaque a eu lieu dans la ville de Mangu, également entre mardi et mercredi. Le Jama’atu Nasril Islam (JNI), une organisation communautaire musulmane, a déclaré que des lieux de culte et des écoles confessionnelles avaient été attaqués.
« Nous avons retrouvé 25 cadavres, nous attendons la protection des forces de sécurité pour les enterrer », a déclaré à l’AFP Jafaru Musa, l’un des responsables locaux du JNI. « Plusieurs des nôtres ont été tués », a-t-il indiqué après la découverte de corps sans vie dans une mosquée, qui a depuis été sécurisée par l’armée : « Nous poursuivons nos recherches avec le soutien de la Croix-Rouge pour voir si nous pouvons encore retrouver des morts, car beaucoup de gens ont disparu. ».
Selon la police, 17 personnes accusées d’avoir participé aux attaques au cours de la période de Noël et à d’autres violences récentes dans la zone ont été arrêtées.
Essama Aloubou