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Nigeria : les preneurs d’otages se sucrent sur la misère du peuple

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La région de Kaduna, dans le Nord du pays où sévissent les groupes armés, est un lieu privilégié pour les prises d’otage contre rançon.  

Au Nigeria, au moins 3 500 personnes ont été kidnappées à travers le pays entre juin 2021 et juillet 2022. Ce chiffre publié par un rapport du cabinet de conseil nigérian SBM Intelligence, semble en déphasage avec la réalité.

« Quand le gouvernement donne un chiffre, il faut toujours s’attendre à ce qu’il soit bien en deçà de la réalité », confie Victor Abarchi, un médiateur installé à Kaduna.

Dans ce scénario de prise en otage, ce sont les familles qui en payent le prix. Un homme enlevé avec ses enfants affirme qu’après son enlèvement, ses ravisseurs « ont commencé à parler directement à nos proches. Ils demandaient 100 millions de nairas [environ 200 000 euros] en échange de notre libération ».

Selon les autorités, plusieurs familles fortunées auraient  versé des sommes similaires.  Mais les familles les plus démunis payent des sommes allant de 2000 à 5000 Euros.

Plusieurs observateurs pointent du doigt la défaillance de l’Etat dans la prévention des enlèvements. : « Dans un pays où l’architecture sécuritaire fonctionne, l’aide aurait dû arriver beaucoup plus rapidement sur les lieux de l’attaque du train. Mais là, il a fallu attendre plus d’une heure », dénonce Victor Abarchi, cité par le journal Le Monde.

Le plus alarmant est qu’au lieu de lutter contre les preneurs d’otages, certains Etats préfèrent négocier. A Kaduna, le gouvernement a refusé de payer des rançons, et même de négocier avec les bandits.

Mais  les autorités des Etats voisins de Katsina ou de Zamfara, ont parfois signé des accords d’amnistie avec les groupes armés locaux.

« Au début, on pensait qu’il y aurait une intervention musclée des forces de sécurité ou que le gouvernement fédéral paierait, et que tout serait fini en quatre jours », explique Friday Sani, dont les deux filles ont été kidnappées au sein du Federal College of Forestry de Kaduna en mars 2021. 

A cause des enlèvements, l’économie de la région ainsi que la sécurité alimentaire sont menacées.

Essama Aloubou




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