Au Nigéria, la Haute Cour fédérale d’Abuja a ordonné ce 9 septembre 2024 la détention provisoire d’Oba Taofeeq Osunmakinde, un chef traditionnel de l’État d’Osun. Celui-ci, ainsi que quatre autres individus, est accusé d’exploitation illégale de mines d’or, dans un contexte où le gouvernement intensifie ses efforts pour éradiquer cette pratique.
En mai dernier, les forces de sécurité avaient déjà procédé à l’arrestation de 32 personnes, dont deux ressortissants chinois, sur un marché illicite de lithium. Plus récemment, ce week-end, l’unité spécialisée dans la lutte contre l’exploitation minière illégale a révélé qu’une opération menée en juillet avait permis d’appréhender sept présumés mineurs illégaux dans l’État de Kogi.
Jonathan Gaza, président de la Commission des Mines à la Chambre basse du Parlement nigérian, a exprimé son inquiétude face à l’ampleur des pertes économiques causées par cette pratique illégale.
Selon lui, l’exploitation minière illégale non seulement coûte 9 milliards de dollars par an, mais exacerbe également l’insécurité, en raison des luttes de pouvoir entre les différents groupes cherchant à contrôler les sites miniers. « Ces conflits se sont transformés en violence, aggravant ainsi les tensions politiques et sociales dans les communautés affectées », a-t-il déclaré.
Malgré plusieurs années de répression, l’exploitation minière illégale persiste, soulevant des interrogations sur l’efficacité des seules mesures coercitives. D’autres pays africains, tels que le Ghana, font face à des défis similaires. Ce dernier a récemment adopté des initiatives complémentaires à la répression, visant à formaliser l’exploitation artisanale à travers la mise en place de financements dédiés aux petits exploitants et l’acquisition d’équipements miniers modernes.
Le Nigeria, riche de 700 milliards de dollars en ressources minérales, voit pourtant son secteur minier ne représenter qu’à peine 1 % de son PIB.
L’exploitation minière illégale demeure l’un des principaux défis de ce secteur, causant une perte annuelle estimée à 9 milliards de dollars, selon les autorités locales.