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Non-candidature de Kabila en RDC: Paris tirait les ficelles dans l’ombre !

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C’est un soulagement pour le peuple congolais mais aussi pour la communauté internationale. A la tête de la RD Congo depuis 17 ans, Joseph Kabila ne briguera pas un troisième mandat. La Constitution ne le lui autorise pas d’ailleurs.

C’est donc son ex-ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, 57 ans, un pilier du régime, qui portera les couleurs du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme créée il y a quelques semaines pour organiser les ralliements autour du pouvoir en place, dans le cadre de la présidentielle de décembre prochain.

Une décision « assez courageuse », saluée de part et d’autres notamment la France qui n’a jamais été en première ligne dans ce dossier, mais qui a préféré agir dans l’ombre et appuyer les acteurs régionaux.

« Si elle ne règle pas tout, c’est quand même une décision historique en Afrique centrale », se félicite une source diplomatique de haut rang, citée par RFI, qui tient à saluer « une posture assez courageuse du président Kabila ». « La bonne nouvelle, ajoute-t-elle, c’est que la Constitution n’a pas été triturée ».

Une réaction qui contraste largement avec l’attitude jusque-là discrète de Paris dans ce dossier. En effet, la France avait essuyé des critiques acerbes depuis l’éclatement de la crise en RD Congo.

Si Paris s’est engagé pour un règlement pacifique de la crise en garantissant le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC , nombre d’observateurs lui reprochaient de n’avoir pas fait pression sur Kabila pour qu’il renonce à un éventuel troisième mandat.

Par ailleurs, la France devrait interpeler Kinshasa au respect des acquis démocratiques, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, notamment la liberté de manifester ses opinions.

Mais, visiblement la France avait une approche faite de diplomatie discrète et d’engagement avec les acteurs, notamment régionaux.

Quelques semaines après l’élection d’Emmanuel Macron, fait savoir RFI, Franck Paris, le conseiller Afrique du président et Rémy Maréchaux, le directeur Afrique du Quai d’Orsay s’étaient ainsi discrètement rendus à Kinshasa pour rencontrer Joseph Kabila.

Les opposants, eux, n’ont cessé de défiler ces derniers mois dans le bureau de Rémy Maréchaux, signe que Paris suivait le dossier de près.

La France va ainsi continuer d’appuyer les initiatives régionales, car beaucoup de questions restent encore en suspens, comme la validation des candidatures et le respect du calendrier électoral.

La communauté internationale n’a cessé ces derniers mois d’enjoindre Joseph Kabila de ne pas se représenter. Et à l’approche de la date limite de dépôt des candidatures, les pressions internationales n’ont cessé de s’accentuer.

Même si Kabila avait un appétit grandissant pour un mandat de plus, le vent de renouveau qui souffle sur le continent, marqué par l’alternance politique à la tête de bien de pays africains et la limitation du nombre de mandats à deux, était contraire à son idéologie.

Plus loin, avec les départs de Jacob Zuma en Afrique du Sud et d’Edouardo dos Santos en Angola, Joseph Kabila a perdu deux précieux soutiens régionaux.

Jeudi dernier, renseigne notre source, Joseph Kabila s’est d’ailleurs rendu en Angola où les autorités lui ont une nouvelle fois demandé de respecter la Constitution, sous-entendu, de ne pas se représenter. Une stratégie régionale à laquelle avait également pris part l’Union africaine ainsi que la France, une stratégie de l’usure qui a finalement sans doute porté ses fruits.




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