La campagne présidentielle en Tunisie prend un tournant surprenant. Parmi les trois candidats autorisés à se présenter figurent l’homme d’affaires emprisonné Ayachi Zammel, l’ex-député Zouhaïr Maghzaoui, et le président sortant, Kaïs Saïed, qui reste étonnamment absent de la scène publique pour défendre son bilan et présenter sa vision pour un nouveau mandat. À sa place, ses sympathisants occupent l’espace.
Sur la corniche de Bizerte, une trentaine de militants, smartphones et portraits de Kaïs Saïed en main, marchent ensemble. Ils sont membres du mouvement « 25 juillet », en référence à la date à laquelle Saïed a pris les pleins pouvoirs en 2021.
Mahmoud Ben Mabrouk, secrétaire général du mouvement, est venu de Tunis pour encourager les militants à rallier le plus de voix possibles en faveur du président sortant.
« Il s’agit maintenant de reconstruire l’État avec des patriotes, des gens qui aiment leur pays et qui pensent à l’avenir des prochaines générations », martèle L’avocat Kamel Chetouan.
Le 29 septembre, Kaïs Saïed s’est finalement rendu à Bab Al Khadhra, un quartier populaire de Tunis, où il a réaffirmé sa détermination à poursuivre la lutte contre la corruption, son cheval de bataille.
Kaïs Saïed, 66 ans, élu démocratiquement en 2019, est toutefois accusé de dérive autoritaire depuis qu’il a consolidé ses pouvoirs le 25 juillet 2021.
À noter que l’un de ses adversaires, Ayachi Zammel, a été condamné à 20 mois de prison le 18 septembre 2024 pour falsification de parrainages, puis à 6 mois supplémentaires le 25 septembre. Malgré ces condamnations, Zammel reste candidat.
Avec un rival emprisonné et un autre qui l’a longtemps soutenu, Kaïs Saïed, bien que rarement visible en dehors du Palais de Carthage, semble bien positionné pour conserver son mandat.