La fiscalité est la principale pomme de discorde entre les nouvelles autorités de Dakar et les médias ; un bras de fer qui a conduit ce mardi à l’organisation d’une « journée sans presse ».
« Puisqu’on est déjà programmés pour nous tuer, autant aller se battre jusqu’à la mort : c’est tout ! », s’est indigné Alassane Samba Diop, directeur général du groupe eMedia, l’un des organisateurs.
« (…) le chantage des patrons ne fonctionnera pas ! », a déclaré en réponse à cette initiative le député Amadou Ba du parti Yewhi Askan Wi et membre du Pastef, interrogé par Rfi.
Quatre mois après l’arrivée au pouvoir du nouveau président Bassirou Diomaye Faye, les patrons de médias privés disent « craindre pour leur liberté d’expression » et tirent la sonnette d’alarme par rapport aux mesures fiscales et économiques qui les mettent en faillite.
Ils dénoncent par ailleurs le « blocage des comptes bancaires » des entreprises de presse pour non-paiement d’impôt, la « saisie du matériel de production », la « rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires », la confiscation du Fonds d’appui au développement de la presse ou encore la remise en cause de contrats entre l’État et les médias.
« (…) en tentant d’asphyxier économiquement et financièrement la presse privée, le nouveau régime pense pouvoir créer de nouveaux médias pour vulgariser leur position. Et ce (au détriment d’) une presse qui serait une presse républicaine critique. C’est dans ce sens que c’est une menace à la liberté de presse. Et à la liberté d’expression », analyse Mamadou Ibra Kane, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs du Sénégal, cité par Rfi.
Les derniers chiffres disponibles indiquent que la dette des médias sénégalais auprès du Trésor public s’élève à 40 milliards de francs CFA (soit environ 61 millions d’euros).