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SIDA: comment le Togo compte venir à bout de ce mal ?

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Depuis la découverte du virus du SIDA il y a déjà 35 ans par le médecin français Luc Montagnier de l’Institut Pasteur de Paris, cette maladie a impacté les sociétés. Au Togo, le mal s’est fait ressentir et des mesures urgentes ont été prises depuis l’apparition du VIH sur le territoire dans les années 1990. 28 ans après, point sur la situation.

La psychose qui a suivi la découverte du Sida a impacté les perceptions  des victimes. Contagieux et jusque-là mortel, dans les sociétés africaines et principalement togolaises, le Sida aura tout bouleversé.

En réalité, l’Afrique, aux côtés de l’Amérique latine et les Caraïbes, a été identifiée depuis lors comme un « foyer » où vivent la plupart des personnes séropositives.

Eradiquer le mal

Les premiers cas de la maladie au Togo ont  été découverts et diagnostiqués dans les années 1990. Jusqu’à ce jour, le dépistage a évolué. Depuis, le PNLS, Programme national de lutte contre le Sida, enregistre globalement entre 8.000 et 15.000 cas par an. Au total, plus de 60.000 personnes ont déjà été dépistées séropositives au Togo, pour une estimation globale de 100.000 personnes vivant avec le VIH SIDA dans le pays.

Pour éradiquer le mal, les objectifs du PNLS sont clairs. « A l’horizon 2020, dépister 90% des patients infectés et mettre sous ARV 90% de patients dépistés séropositifs ; offrir la charge virale à 90 % de ces patients. Enfin, éliminer la transmission mère-enfant », projette Claver Dagnra, le directeur du PLNS. Ces objectifs sont connus sous le nom de 90-90-90, un objectif visé sur le plan international par ONUSIDA.

Le Togo est l’un des pays qui a réduit de 25% le taux d’apparition de nouvelles infections. Depuis la découverte du Sida sur le territoire, un nombre d’efforts a été fait pour avoir ces résultats pour le moins « encourageant » aujourd’hui.

En effet, à la suite des premiers cas identifiés en 1990, le Togo s’était lancé dans une myriade d’actions afin de « limiter les dégâts ». Entre autres ces actions engrangées, une grande campagne de communication pour sensibiliser la population, avec une cible particulière qu’étaient les corps habillés, « un groupe très vulnérable ». A la suite, dans les années 2000, le traitement antirétroviral a été timidement introduit, pour devenir gratuit depuis 2008. Une initiative qui aura permis de pourvoir mettre sous traitement aujourd’hui plus de 55.000 personnes, et de ramenerla prévalence dans la population générale pour la ramener à 2,4 %.

D’autres efforts considérables ont également été faits.  Notamment, dans la transmission mère-enfant du VIH. Pour lutter contre cette voie de transmission, un test de dépistage gratuit est proposé à toutes les femmes enceintes. « Cela nous permis d’identifier celles qui sont séropositives, de les mettre sous ARV afin qu’elles donnent naissance à des enfants non contaminés. »

En la matière, le Togo peut se réclamer d’être un exemple dans la sous-région ouest-africaine et centrale. Puisque, sur un besoin de 1.038 sites PTME (centre de prévention de la transmission mère à l’enfant), le Togo en dispose aujourd’hui plus de 800 et est sur la bonne voie pour couvrir tous les sites.

Aussi,  des ARV sont-ils systématiquement offerts à toutes les femmes enceintes séropositives. A ce jour, plus de 98% de ces femmes bénéficient effectivement de ces traitements. Ce qui a permis de réduire le taux de transmission mère-enfant de 30 à 6%, avec une ambition d’être en deçà de 5% à l’horizon 2020.

Encore d’énormes défis

Au Togo, il y en encore des défis de taille qui inquiètent, notamment dans les « groupes cibles ». Ici, on sous-entend principalement par le vocable groupe cible, cette population de LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexués, Transsexuel). Dans ce monde qui reste encore inaccessible aux initiatives de lutte contre le SIDA, le taux de prévalence reste toujours élevé et leur situation est inquiétante.

Chez les pédérastes, on estime qu’une personne sur cinq a le virus. Outre les LGBT, les professionnel(le)s de sexes sont également concernés. Chez les travailleurs du sexe, la prévalence est autour de 11% quand chez les utilisateurs de la drogue, elle est de 5%, selon les chiffres du PNLS.

Dans cette atmosphère, le travail compliqué. Les personnes concernées sont victimes de « discrimination », d’autant qu’il y a une difficulté d’accessibilité. « Ils vivent de manière clandestine. Et ils constituent les plus grandes menaces à l’efficacité de notre travail » confie-t-on au PNLS. En réalité, croit le coordonnateur du PNLS, l’homosexualité n’étant pas encore admise dans les sociétés africaines et togolaises particulièrement, les acteurs de cette pratique craignent encore les représailles.

Mais s’ils constituent la grande difficulté, c’est d’autant qu’un bon nombre « de gays ont également des relations sexuelles avec des femmes », explique M. Claver Dagnra. La chaîne est donc difficile à rompre, mais les autorités restent positives sur les objectifs 90-90-90 avant 2020. Le Togo pourra être un exemple dans la sous-région en ce sens.




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