La religieuse congolaise est devenue une légende en Afrique mais aussi dans le reste du monde. Elle a reçu en septembre dernier le prestigieux prix Nansen du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). « C’était pour moi une surprise parce que je travaillais sans avoir l’idée qu’un jour je pouvais être reconnue à partir de ce travail que je fais dans notre pays. »
Sœur Angélique est responsable du Centre pour la réintégration et le développement à Dungu, en Province Orientale. Elle soutient des milliers de femmes et d’enfants déplacés et victimes des rebelles de la LRA.
Depuis des années, elle aide et se bat pour les femmes déplacées par la sanglante rébellion ougandaise LRA.
Soeur Angléique vit à Dungu, une ville de 73 000 habitants, nichée en Province-Orientale, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). A 46 ans, elle assiste chaque jour à la messe de 6 h 30.
Elle est née dans le village de Kembisa, dans le sud de la Province-Orientale. Elle est issue d’une famille de six enfants. Ses parents sont de modestes cultivateurs. Sa grand-mère très croyante l’élève en grande partie. Dès l’âge de 9 ans, Angélique a décidé de dévouer sa vie à Dieu, inspirée par la « sœur allemande Tonne ».
Angélique se forme à Doruma où elle vit douze ans. En 2003, après un an et demi à Bangadi, la Sœur Angélique part pour Dungu, où elle commence à soutenir des femmes en difficulté.
« J’ai travaillé avec un groupe de femmes vulnérables qui ne savaient ni lire ni écrire, qui n’avaient pas de travail »
Octobre 2009, des déplacés arrivent à Dungu, fuyant la rébellion ougandaise LRA (Lord’s Résistance Army, l’Armée de Résistance du Seigneur). Sœur Angélique prend des gros risques pour défendre les autres. Elle doit quitter son couvent et se réfugier chez les sœurs franciscaines. puis en pleine brousse. Elle n’a pu retrouver son couvent qu’en janvier 2010.
« Elle fait des blagues, elle est facilement abordable, souligne l’abbé Rémi. Elle sait comment aborder les femmes, les mettre à l’aise. »
Depuis 2003, sœur Angélique a aidé « plus de 2 000 femmes », pour beaucoup victimes directes ou indirectes de la LRA. De son action, elle dit : « Toutes ces formations que je donne c’est pour leur réintégration dans la société, ces formations les aident aussi à pouvoir éviter d’être traumatisées, reprendre la vie comme c’était auparavant, ces formations aussi les aident à devenir autonomes pour être capable d’assurer les soins médicaux de leurs enfants, la scolarisation de leurs enfants et aussi la restauration et loisir de la famille. »
La relieuse congolaise Sœur Angélique Namaika a rencontré le Pape Benoit XVI au Vatican, après avoir reçu le Prix Nansen, attribué par le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR).
» Benoit XVI m’a imposé la main, tout en me disant qu’il connait déjà la situation, et … que je puisse continuer à aider les réfugiés et … les déplacés (…) J’ai demandé une bénédiction spéciale pour que je puisse toujours continuer à faire ce travail-là »
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