Le journaliste Olivier Monodji, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays et également correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Tchad a vu son séjour carcéral prolongé hier mercredi 9 avril.
La demande de mise en liberté du journaliste Olivier Monodji a été rejetée par le procureur de la République de Ndjamena. Inculpé pour intelligence avec une puissance étrangère pour ses écrits dans l’hebdomadaire Le Pays dont il est directeur de publication, le journaliste devrait rester en détention jusqu’à nouvel ordre.
Trois journalistes sont soupçonnés d’avoir fourni « des informations liées à la sécurité et à l’économie » du pays et « d’avoir travaillé avec le groupe paramilitaire russe Wagner » ont été inculpés par le procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye, pour « intelligence avec l’ennemi, attentat contre les institutions, complot, atteinte à l’ordre constitutionnel, à l’intégrité et à la sécurité du territoire national », et encourent de vingt à trente ans de prison, selon les avocats.
Le procureur avait évoqué l’existence de « documents » les incriminant, obtenus après une « dénonciation ».
Les deux autres journalistes interpellés sont toujours en détention provisoire, alors qu’un autre, Ahmat Ali Adji, de Toumaï Média, a été entendu par un juge d’instruction. Il avait été également soupçonné « d’intelligence avec une puissance étrangère.
Le Patronat de la presse tchadienne (PPT) a exprimé son « indignation » et sa « vive inquiétude ».
Le directeur régional de l’ONG Reporters sans frontières, Sadibou Marong, a appelé les autorités tchadiennes à cesser toute répression de la presse et permettre aux journalistes de travailler sans craindre de représailles.
Essama Aloubou