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Tchad : le pouvoir soupçonné de vouloir corrompre l’opposition

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Le gouvernement a annoncé que tous les partis politiques recevraient une subvention à titre exceptionnel dans le cadre de la campagne au referendum constitutionnel du 17 décembre. Au sein de l’opinion, on soupçonne les autorités de vouloir financer le camp en faveur du oui.  

Le Tchad s’apprête à donner une enveloppe spéciale à plus de 250 partis de l’opposition pour financer la campagne en vue du referendum constitutionnel prévu le 17 décembre.

Selon plusieurs sources, il s’agit d’un montant de 3,6 millions de francs CFA, soit 5 500 euros, que chaque parti légalisé devrait recevoir.

Les partisans du « oui », estiment que cette subvention est le respect d’une promesse faite par le président Mahamat Idriss Déby en fin d’année dernière.

« C’est une fausse polémique. D’abord, la promesse avait été faite avant le début de la campagne. Deuxièmement, cette subvention est attribuée à tous les partis politiques. Moi, je me réjouis parce qu’il y a des partis qui n’ont pas suffisamment de moyens et donc des militants pour pouvoir avoir des cotisations et battre campagne. Il faut quand même un minimum à tous les partis pour qu’ils puissent sur le terrain défendre leur position. C’est une décision vraiment juste bienvenue », explique Jean Bernard Padaré, porte-parole du Mouvement patriotique du salut (MPS).

Pour les partisans du non, il s’agit d’un acte illégal, destiné à financer le camp du « oui », puisqu’une grande majorité de formations soutiennent la réforme : « C’est les 200 partis politiques satellites mis ensemble, c’est déjà dans l’ordre de 720 millions de francs CFA pour un camp [environ 1,1 million d’euros, NDLR] contre, par exemple, dans le camp du « non », une dizaine de partis politiques. Donc, ça fausse déjà l’égalité des compétitions en la matière. Ces partis politiques ne sont que des partis satellites. Donc, il faut que cet argent là, tout ça mis ensemble, c’est une façon de se tailler une part de lion pour aller en campagne», pense  le président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) Max Kemkoye. Il pense qu’il faut qu’on applique simplement la loi qui prévoit le versement de 5 millions par an, indépendamment de toute considération électorale.

Essama Aloubou




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