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Tchad: un cinéaste démis de ses fonctions de ministre de la Culture

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Il est un visage connu du monde du cinéma. Avec son film, « Un homme qui crie », qui a été primé au Festival de Cannes en 2010, le tchadien Mahamat Saleh Haroun avait fait fort.

Fierté du Tchad, le Président Idriss Déby Itno le nommera Ministre de la Culture en février 2017. Mais l’idylle sera de courte durée. Un an plus tard, le réalisateur sera remercié par le même Président. Il a été démis de ses fonctions via un décret lu à la radio nationale hier jeudi. « Il a été appelé à d’autres fonctions », indique le décret. On n’en saura pas plus. Le décret en question ne donne aucune précision sur les raisons de son éviction.

De son côté, l’intéressé affirme avoir présenté sa démission. Dans un communiqué qu’il a publié, il assure que la décision serait en réalité de son fait: «Je n’ai ni été démis de mes fonctions de ministre de la Culture du Tchad ni limogé. J’ai démissionné pour des raisons personnelles. J’ai présenté ma démission au Premier ministre le mardi 6 février à 9h30. Elle a été acceptée jeudi matin », fait-il savoir.

« Je me suis dit que comme ministre je pourrais agir, dans un esprit complètement tchadien et africain où l’aîné a des responsabilités », avait déclaré Mahamat Saleh Haroun au lendemain de sa nomination. Accepter le poste de ministre de la Culture représentait pour lui un « devoir ».

Sa mission aura été de courte durée. Celui qui ambitionnait de créer au Tchad une école de cinéma « de haut niveau » ne verra pas son projet prendre forme.

Quant au fait qu’il pourrait avoir été, en devenant ministre de la Culture, une caution voire une « prise de guerre » politique, M. Haroun rejette ce qu’il qualifie « d’insulte ».

« Je ne vais pas laver la mémoire du Tchad, qui est tenace. Et si avec ce régime il y a quoi que ce soit de noir, ce n’est pas mon nom qui va le blanchir. Si le régime et ses dirigeants cherchent à améliorer leur image, cela prouve qu’ils ont pris conscience d’une certaine faiblesse et qu’ils sont dans une démarche constructive », dit-il.

À 57 ans, il a désormais une ambition : apprendre son art aux jeunes. « Je veux transmettre pour ne pas mourir. Au Tchad, ce sont les autres qui se permettent de donner une représentation de nous-mêmes. Moi, je veux qu’un regard tchadien se pose sur notre société », lâche-t-il.




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