Les relations restent tendues entre le Bénin et le Niger. En réponse aux dernières accusations du général Abdourahamane Tiani, Cotonou a opposé une fin de non-recevoir ferme et mesurée. Concernant la fermeture de la frontière, le Bénin affirme privilégier l’apaisement, tout en assurant que l’intransigeance des autorités nigériennes ne plongera pas la région dans la crise.
Le Bénin dénonce des accusations « graves et infondées » Les propos du président de la transition nigérienne ont été vivement critiqués par les autorités béninoises. Dans un récent entretien, le général Tiani a réitéré ses accusations selon lesquelles le Bénin soutiendrait des groupes terroristes et collaborerait avec les forces françaises. Il a également mis en cause directement le président Patrice Talon, l’accusant d’allégeance à la France.
Le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, a rejeté ces accusations avec fermeté, les qualifiant d’« inacceptables et sans fondement ». Il a souligné que le Bénin lutte activement contre le terrorisme, au prix de lourds sacrifices humains. « Associer notre pays à de telles pratiques est profondément injuste envers nos forces de défense et de sécurité ainsi qu’envers notre peuple », a-t-il affirmé.
Le Bénin insiste sur sa souveraineté et une économie résiliente Le général Tiani a averti que la frontière avec le Bénin resterait fermée tant que ce dernier « ne comprendra pas » que le Niger cible les troupes françaises, non le Bénin. Cotonou a réagi en soulignant que cette fermeture n’a pas freiné sa croissance économique : en 2024, le pays a enregistré une hausse de 7,5 %, dépassant les prévisions.
Le ministre Bakari a également rappelé que le Niger ne peut dicter les choix diplomatiques du Bénin, qui reste maître de ses partenariats. « Le Bénin respecte la souveraineté du Niger et attend la réciproque. Jamais il ne se laissera dicter sa politique étrangère », a-t-il déclaré.
Malgré les tensions, Cotonou reste déterminé à éviter les surenchères verbales. Le Bénin affirme faire le choix de la paix, tout en restant ferme sur la défense de sa souveraineté et de son honneur.