L’information fait choux gras dans la presse burkinabè et sur les réseaux sociaux. Elle est relative à la décision du président de la transition, Ibrahim Traoré, d’envoyer cinq magistrats pour servir l’armée au front contre les jihadistes et les groupes armés.
La décision n’est pas au goût du tribunal de Bobo-Dioulasso, qui a déclaré illégale la réquisition de deux des magistrats, parlant d’ordres « manifestement illégaux » qui « portent atteinte aux libertés fondamentales des personnes concernées ».
Le tribunal condamne entre autres l’État à payer un million de francs CFA aux requérants.
En tout cas, écrit Aujourd8, la réquisition de magistrats « constitue une première qui finit de convaincre que décidément plus rien ne sera comme avant au pays des hommes intègres. »
En tout cas, ils devront, rapporte SenePlus, « participer aux opérations de sécurisation du territoire du groupement des Forces de sécurisation du nord à Kaya (…) du 14 août au 30 novembre ».
Or, ironise Aujourd8, les magistrats, on le sait, sont d’habitude plus « prompts à manier le verbe et la règle de droit dans toute sa rigueur que les kalachnikovs et les balles assassines ».
« Beaucoup accusent le régime d’Ibrahim Traoré de punir certaines figures en les envoyant au front », écrit SenePlus et cette décision, selon certains observateurs, viendrait du fait que ces magistrats « ont pris des décisions contre des proches du pouvoir ».