Chef d’Etat, chef suprême des armées, garant de la sécurité et de l’intégrité de son pays, au Tchad, Mahamat Idriss Déby a expliqué, jeudi 7 novembre, qu’en tant que soldat, il était de son devoir de prendre personnellement en main le commandement de l’opération « Haskanite ».
Pour le dernier, l’ambition était pour être aux côtés de ses hommes, comprendre ce qu’il s’est passé, et lancer la contre-offensive contre les djihadistes.
Une décision qui fait suite de l’attaque de Boko Haram qui a fait, le 27 octobre, une quarantaine de morts dans les rangs de l’armée tchadienne.
« Je sais que pour prendre les bonnes décisions en ce qui concerne la sécurité, il faut être sur le terrain. Je sais aussi que nombre de nos compatriotes s’inquiètent de mon déplacement. A ce propos, je veux simplement leur dire que je suis un homme de foi et que la mort est partout : si ton heure est arrivée, tu ne peux pas t’échapper. Alors autant faire le travail que le peuple tchadien m’a confié », a notamment déclaré Mahamat Idriss Déby.
Pour le chercheur au CNRS et spécialiste de Boko Haram, Vincent Foucher en revanche, Mahamat Idriss Déby n’avait pas le choix : tout comme son père Idriss Déby Itno, il se devait de réagir après une attaque d’une telle ampleur.
« Le régime tchadien est essentiellement issu de l’armée. Son père avait réagi de la même manière en 2020 après la grande attaque lancée par Boko Haram contre Bohama qui avait fait une centaine de morts au moins chez les soldats tchadiens. Or dans le cas présent, on est sur quelque chose d’aussi important, donc celui-ci doit faire attention à ce qui se passe dans l’armée. Par ailleurs pour lui, se montrer aussi combatif, c’est aussi une manière de renforcer sa légitimité », décrypte Vincent Foucher.