Offerte à la Centrafrique par la Russie, la cargaison de plusieurs milliers de blé fait face à plusieurs problèmes au Port Autonome de Douala, la capitale économique camerounaise.
La République centrafricaine a reçu un don de plusieurs milliers de kilogrammes de blé. Le don qui a été fait par la Russie est la tenue d’une promesse faite par le Kremlin en juillet dernier à l’occasion du dernier sommet Russie-Afrique. Au cours de ce sommet, la Russie s’était engagée à faire don de 200 000 tonnes de blé à six pays africains, donc la RCA.
N’ayant pas de port maritime, la Centrafrique a fait transiter son bateau de blé par le Cameroun. Le 15 décembre la cargaison est arrivée à Douala.
Selon nos confrères d’Ecomatin, une fois à Douala la cargaison de blé a rencontré plusieurs problèmes. D’abord, la Centrafrique ne dispose pas d’industrie locale pouvant transformer ce blé en farine.
Pour parer à ce manque, le directeur général des douanes centrafricaines sollicite son homologue du Cameroun afin de vendre ce don humanitaire russe à des meuniers camerounais, avec l’engagement de racheter la totalité de la farine de blé ainsi à produire par la Centrafrique.
Pas d’objection de la part du directeur général des douanes du Cameroun qui va néanmoins assortir son approbation de quelques conditionnalités pratiques, concernant notamment diverses exonérations douanières.
Sauf que, les meuniers camerounais font bloc et s’insurgent contre ce procédé. Ils y voient une transaction douteuse du point de vue éthique, diplomatique et économique ».
Ainsi, pour le groupement des industries meunières du Cameroun, « vendre ce blé offert gracieusement par la Russie à la République centrafricaine aux industries basées au Cameroun aux mêmes conditions que le blé acheté pour le marché camerounais serait assimilé ni plus ni moins qu’à de la fraude fiscale ».
Le blé centrafricain est donc toujours stoqué à Douala, faute de preneur.
Essama Aloubou