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En pleine crise économique, le Ghana est secoué par une affaire de « corruption et détournement de fonds publics » mettant en cause la ministre de l’Assainissement et des Ressources en eau dont la démission et l’arrestation n’ont pas réussi à calmer les esprits. En poste depuis cinq ans, la désormais ex-ministre du gouvernement ghanéen avait d’abord signalé un vol chez elle, ignorant que cela se retournerait contre elle. En quelques heures, Cecilia Abena Dapaah a subi une chute vertigineuse et a vu sa vie devenir un cauchemar.
Selon un acte d’accusation daté de jeudi dernier, la ministre mise en cause soupçonne deux anciennes employées de lui avoir volé une « somme en espèces » de 1 million de dollars (780 000 £), 300 000 euros (333 000 $) et 350 000 cedis ghanéens (30 000 $), ainsi que d’autres objets personnels, notamment des sacs à main d’une valeur de 35 000 $ et des bijoux d’une valeur de 95 000 $.
Comment cette ministre du gouvernement a-t-elle pu garder un montant aussi vertigineux en liquide chez elle en plus de devises étrangères ?, s’interrogent ses compatriotes.
Dans un tweet, l’ancien président ghanéen John Dramani Mahama, candidat de l’opposition (NDC) pour la présidentielle de 2024, a qualifié l’incident de « scandaleux ». « Un million de dollars, plus 300 000 euros et des millions de GHS dans la maison d’un ministre ghanéen? Scandaleux! Même s’il s’agit d’une acquisition authentique, pourquoi garder des millions de dollars à la maison? », a-t-il réagi.
Voyant la tournure de l’affaire, la ministre Dapaah a démissionné samedi dernier de son poste de ministre de l’Assainissement et des Ressources en eau.
Cela n’a pas empêché le bureau du procureur spécial, qui traite des allégations de corruption contre des hauts fonctionnaires, d’arrêter et d’interroger Mme Dappah pour « présomption de corruption et d’infractions liées à la corruption concernant de grosses sommes d’argent et d’autres objets de valeur qui auraient été volés à sa résidence ».
Libérée sous caution ce lundi 24 juillet dans la soirée, elle a été de nouveau interpellée après que des perquisitions à ses résidences officielles et privées dans la capitale, Accra, ont révélé d’autres sommes toutes aussi élevées.
Cecilia Abena Dapaah, qui avait démissionné ce weekend, « a été arrêtée en raison de soupçons de corruption concernant d’importantes sommes d’argent (…) qui auraient été volées à son domicile », a déclaré lundi le Procureur général Kissi Agyebeng, rapporte faapa.
Notons que le gouvernement ghanéen a récemment demandé un prêt de trois milliards de dollars auprès du FMI pour supporter la pire crise économique de son histoire suite à la dévaluation de sa monnaie.
