L’encours des dettes des pays concernés auprès du FMI est globalement faibles par rapport à l’encours total de leurs dettes, mais ces dettes pèsent énormément sur leurs économies et leur souveraineté.
Le FMI vient de dresser un rapport. Le rapport ressort la liste des pays avec leur dette extérieure. Parmi les pays africains les plus endettés, le FMI classe : en tête de liste, le Cap-Vert, dont la dette extérieure représente 93,25 pour cent du PIB, suivi par le Mozambique avec 65,54 % du PIB et le Rwanda avec 60,19% du PIB, l’Angola avec 52,91% par rapport au produit intérieur brut (PIB), alors que l’encours de la dette publique se situe à environ 85% du PIB, correspondant à 62 milliards de dollars.
Le Cap-Vert bénéficiera d’un financement d’environ 31,45 millions $ de la part du Fonds monétaire international (FMI) afin de renforcer sa résilience aux chocs climatiques.
Ce financement entre dans le cadre de l’accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (RSF) sur une durée de 18 mois. Le Cap-Vert, en raison de sa vulnérabilité aux impacts du changement climatique, a subi des dommages dus à des événements météorologiques extrêmes tels que de fortes pluies et des ouragans, ainsi qu’une sécheresse intense et prolongée ces dernières années.
Au Mozambique, la mise en place en juin 2022, pour 3 ans, d’un programme FMI (FEC de 457 MUSD) avec le soutien de la Banque Mondiale, à hauteur de 500 MUSD donne les moyens d’une réforme en profondeur du fonctionnement de l’Etat, via notamment le plan ad hoc en 20 mesures du ministère de l’Economie et des Finances. Ces avancées ont conduit, en août 2022, à une amélioration de la notation de crédit de Fitch à CCC+ (CCC auparavant), inchangée depuis.
Le FMI, qui continue à pointer l’endettement public comme étant le principal sujet de vigilance, a reclassé le pays en 2022 en « risque élevé de surendettement » (« défaut sélectif » auparavant), la dette totale étant qualifiée de « soutenable à titre prospectif ». L’endettement public total connaît une amélioration franche depuis 2020, pour n’être plus que de 91,9 % en 2023 (120,0 % en 2020, 10,4,9 % en 2021, 95,5 % en 2022), la dette publique externe représentant pour sa part 65,54 % du PIB.
En Angola, la conjoncture économique affectant ce pays d’Afrique australe est attribuable à un manque de diversification de ses activités, qui se concentrent en grande partie autour de la production de pétrole destiné à l’exportation. Ces dernières années, l’Angola a réalisé de nombreuses opérations d’emprunts pour financer ses projets de développement, dans un contexte marqué par le ralentissement de l’activité économique.
Selon Ottoniel dos Santos, Secrétaire d’Etat angolais aux Finances, la dette publique du pays devrait baisser à 69% du PIB en 2024. S’exprimant lors de la présentation du rapport du Fonds monétaire international sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, M. dos Santos a fait savoir que le pays dispose des outils nécessaires pour faire face à la situation budgétaire actuelle, grâce notamment aux différentes initiatives entreprises par le gouvernement, avec le soutien des institutions de Bretton Woods.
Selon le FMI, si l’encours des dettes des pays africains auprès de l’institution de Breton Woods sont globalement faibles par rapport à l’encours total de leurs dettes, ces dettes pèsent énormément sur leurs économies et leur souveraineté. Et pour cause, les emprunts du FMI sont conditionnés par une série de réformes à entreprendre par les pays bénéficiaires dont les plus difficiles sont la dévaluation des monnaies, l’élimination des subventions pour réduire les dépenses du budget, les privatisations…
Essama Aloubou