Condamné le 31 juillet 2024 pour crimes contre l’humanité dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009 au grand stade de Conakry, l’ancien dirigeant guinéen, Moussa Dadis Camara, a été gracié par le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya. Une décision, prise pour des raisons de santé, qui interroge.
Au lendemain du pardon accordé par le général Doumbouya au bouillant capitaine Dadis Camara, cette grâce présidentielle est diversement interprétée en Guinée.
« C’est totalement incompréhensible », explique Mamadou Diouldé Camara, une victime du massacre du Stade du 28 septembre où il a perdu son épouse.
Alsény Kéita, une autre victime affirme pour sa part : « Nous ne souhaitons la mort pour personne, mais le général Mamadi Doumbouya devait attendre la fin de la procédure en cours, puisque le procès en appel n’a toujours pas commencé, quitte à l’évacuer, en attendant, en Europe ou aux États-Unis sous escorte policière. »
Officiellement, la fragilité de son état de santé n’avait jamais été évoqué.
Beaucoup s’interrogent, notamment l’opposition, sur les motivations des autorités de la transition.
Dadis Camara est issu de la région forestière où il reste encore populaire. Est-ce que le chef de l’État ne cherche pas à conquérir la sympathie d’une région marquée par la bousculade meurtrière du 7 décembre dernier ?
« C’est un geste purement humanitaire », rétorque une source du ministère de la Justice.