Le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, s’est exprimé suite à l’attaque terroriste meurtrière survenue au Bénin le 17 avril dernier, qui a coûté la vie à 54 soldats. Malgré les tensions persistantes entre les deux pays, il a adressé un message de solidarité au peuple béninois.
« En tant qu’Africain, nous sommes affligés par la perte de ces soldats. Même la mort d’un seul est déjà de trop. Le Burkina Faso se tient aux côtés du peuple béninois dans cette épreuve », a-t-il déclaré, rappelant les liens fraternels historiques entre les deux nations.
Tout en affichant sa compassion, le chef du gouvernement burkinabè a également lancé un avertissement voilé, appelant à une prise de conscience collective face à la menace terroriste : « Il est temps que les peuples africains s’assument pleinement. Il ne peut y avoir aucune complaisance ni arrangement avec les terroristes ou leurs soutiens. »
Cette déclaration, bien que marquée par l’empathie, relance indirectement les accusations formulées par Ouagadougou à l’encontre de Cotonou. Le président Ibrahim Traoré avait précédemment évoqué la présence de bases militaires françaises au Bénin, soupçonnées de déstabiliser le Burkina Faso.
Depuis plusieurs mois, les relations diplomatiques entre les deux pays sont en nette dégradation, ayant entraîné la suspension de leur coopération sécuritaire. Dans ce contexte tendu, la menace terroriste reste forte dans la zone dite du « Point Triple », à la frontière commune du Bénin, du Burkina Faso et du Niger, où la coordination militaire régionale est désormais quasi inexistante.