S’exprimant au cours de la Conférence de haut niveau des présidents de Parlement d’Afrique centrale et de l’Ouest, organisée il y a quelques jours à Libreville, l’ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Union européenne au Gabon, Cécile Abadiea salué l’engagement des parlementaires de transition dans la refondation de l’ordre constitutionnel.
Cécile Abadie, l’ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Union européenne au Gabon est fière des avancées du Gabon en matière de démocratie. S’exprimant au cours de la Conférence de haut niveau des présidents de Parlement d’Afrique centrale et de l’Ouest, organisée il y a quelques jours à Libreville, la diplomate européenne a salué la transition gabonaise qui s’est distinguée, selon elle, par l’engagement réel des parlementaires. « Beaucoup de parlementaires de la transition ont souvent tenu à souligner que ce n’était pas parce qu’ils avaient été nommés que le parlement devait pour autant devenir une simple chambre d’enregistrement », a-t-elle observé. Les débats nourris, notamment autour de la réforme constitutionnelle, témoignent, selon Cécile Abadie, d’un sens aigu de la responsabilité et de l’intérêt général.
Selon elle, deux facteurs clés ont donné à ce parlement non élu une véritable portée politique : « Le premier, c’est la diversité, avec des parlementaires venant non seulement de partis politiques différents et auparavant opposés, mais aussi de la société civile. Le deuxième, c’est le sens de la responsabilité devant les citoyens qui ont voulu donner leur chance à ce processus de transition, mais en attendaient beaucoup. »
L’ambassadrice a noté que la transition gabonaise s’est engagée dans un choix clair : celui de renforcer la légitimité des institutions par le recours au suffrage universel, y compris au niveau local. « L’élection et la légitimité qu’elle offre sont apparues comme quelque chose de désirable, de nature à rendre plus fort celui ou celle qui va exercer son mandat », a-t-elle souligné.
Elle a toutefois pris soin de ne pas ériger le Gabon en modèle figé, précisant avec prudence : « Il faut parfois se méfier des modèles. Nous le savons bien en Europe avec nos 27 systèmes tous différents, chacun avec ses singularités et ses imperfections. » Cela n’empêche pas, selon elle, que le chemin parcouru par Libreville constitue « certains enseignements intéressants » susceptibles de nourrir la réflexion sur les moteurs d’un retour effectif à l’ordre constitutionnel.
Essama Aloubou