D’après plusieurs ONG en charge de la protection de la famille, des femmes et des enfants, les difficultés économiques, le confinement à domicile et le couvre-feu en Côte d’Ivoire ont provoqué une explosion des violences conjugales, rapporte RFI.
Une enquête menée juste avant la crise sanitaire par l’Organisation des citoyennes pour la promotion et défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), montre que 70 % des femmes à Abidjan ont déjà été violentées par leur conjoint.
Irad Gbazalé, la fondatrice et présidente de l’ONG ‘Femmes en action’ apporte un soutien quotidien à des femmes victimes de violences dans le quartier d’Abobo Akéïkoi.
Elle insiste sur la difficulté pour les femmes d’obtenir justice ou tout simplement pour trouver une oreille attentive et sensible à ces problèmes de violences domestiques.
« Ce sont quelques rares femmes qui arrivent à le faire, parce qu’il faut dire que chez nous, ici en Afrique, on trouve normal qu’un homme puisse battre la femme. Mais une femme qui va aller dénoncer son mari à la police parce qu’elle est battue, on la traitera de sorcière, de femme méchante, pas gentille, qui veut créer problème au père de ses enfants, et la femme avant d’agir réfléchit à deux fois, pense enfants d’abord, pense famille, que dira-t-on par rapport à elle-même, à sa survie. »
‘Femmes en action’, comme plusieurs autres ONG regrettent l’absence de centre d’accueil fonctionnel pour les femmes qui auraient besoin de quitter le foyer et trouver un refuge en urgence.