Les portes se sont refermées jeudi sur le Centre d’Ecoute et d’assistance juridique de Tsévié. Durant deux jours, et sur l’initiative du Groupe de réflexion et d’action Femme Démocratie et Développement (GF2D), ce centre sis dans la préfecture Zio, était en attraction. Avec un gros plan sur sa mission d’accompagnement des survivantes de violences basées sur le genre (VBG), notamment les dispositions légales qui protègent ces dernières, ainsi que les services qu’il offre à la population.
Ainsi, à la faveur des Journées portes ouvertes (JPO) tenues les 08 et 09 décembre 2021 dans le strict respect des mesures barrières, les populations de Tsévié et ses périphéries, ont reçu une bonne dose d’informations sur la mission assignée aux Centres d’écoute, installés un peu partout sur le territoire national.
Elles ont par ailleurs bénéficié des services tels que les conseils juridiques, des conseils en santé sexuelle et reproductive, mais aussi un appui à l’établissement du certificat de nationalité.
Une activité initiée par le GF2D, suivant le thème mondial des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre de cette année, qui est « Orangez le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes ! ».
A cette occasion, le Centre d’écoute de Tsévié a donc été « orangé », en réunissant différents acteurs, notamment des partenaires de Carrefour international intervenant sur la thématique au Togo.
A en croire les responsables du GF2D, l’ambition était de contribuer à la réduction des violences faites aux femmes et aux filles, lesquelles portent atteinte à leurs droits et à leur dignité.
Spécifiquement, la Journée portes ouvertes avait donc permis d’informer les femmes et les jeunes filles sur les droits humains fondamentaux et quelques dispositions juridiques y relatives ; informer et sensibiliser sur les violences à l’égard des femmes et des filles.
Durant les deux jours, les populations de Zio ont également été appuyées dans l’établissement des pièces administratives notamment le certificat de nationalité.
Fort de leur rôle prépondérant dans la société, les hommes ont été sensibilisés sur leur implication dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Au Togo, selon une étude réalisée en 2010 par la Direction Générale du Genre et de la Promotion de la Femme (DGGPF) sur les violences basées sur le genre, il ressort que « les femmes de 15-49 ans vivant en union sont victimes dans une proportion de 41% de violences physiques, 91% de violences psycho-morales, 3% de violences sexuelles et 34% de violences économiques ».
Par ailleurs, relève l’étude, « l’absence des documents d’identité, le certificat de naissance et la nationalité constitue également un obstacle pour l’autonomisation économique ».
« Cette absence de documents administratifs constitue un frein pour leur déplacement, dans leurs activités génératrices de revenus ainsi que leurs relations avec les institutions financières. Cette vulnérabilité financière a pour conséquence le maintien de la femme sous l’emprise du conjoint », soutient le document.
En outre, poursuit l’étude, « les femmes se trouvant confrontées à des cas de refus de paternité ou de réticence du père à établir le certificat de nationalité pour leur progéniture, se retrouvent dans l’incapacité de doter leurs enfants de cet acte, ce qui dans certains constituent un frein à leurs études et formation ».
A noter qu’à intervalles réguliers, le GF2D renforce les capacités des responsables des Centres d’écoute des victimes de violences basées sur le genre, à l’occasion des ateliers de formation.
Des rencontres qui permettent d’outiller davantage les forces d’actions de ces centres.