La troisième session ordinaire de l’année 2018 de la conférence des Évêques du Togo s’est tenue à Lomé et à Aného du 12 au 16 novembre. Et comme de coutume, les pasteurs de l’église catholique ont saisi l’occasion pour réfléchir sur la crise socio-politique togolaise qui n’a cessé de s’enliser depuis le 19 août 2017. Les Évêques, dans leur communiqué sanctionnant la conférence, ont exprimé leur inquiétude face à l’horizon du Togo qu’ils trouvent incertain. A cet effet, ils ont une fois encore dénoncé la « mauvaise foi » des protagonistes qu’ils invitent à « la raison, au sursaut patriotique, à l’amour et à la prise de conscience de la valeur inestimable et sacrée de chaque vie humaine. »
Selon les Évêques, « de nombreux signaux indiquent des dangers imminents pour notre nation », plus encore du fait que le pays s’approche de la date fixée pour des élections législatives au moment où la crise, quant à elle, continue de s’enliser.
« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’espoir suscité par l’implication de la CEDEAO dans la résolution de la crise qui secoue le pays depuis plus d’un an à travers la désignation des facilitateurs, cède lentement le pas à la désillusion et à la déception », constatent la CET.
A en croire les évêques togolais, la responsabilité de cette situation n’est à amputer à personne d’autre que les acteurs politiques qui se servent du peuple comme bon leur semble.
« Vos évêques prennent encore la parole pour en appeler à la conscience et à la raison des uns et des autres , à l’arrêt de tout calcul politicien et de toute violence d’où qu’ils viennent , au respect des engagements , et de la parole donnée , des libertés , des règles démocratiques , à la mise en œuvre des reformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales ,seules susceptibles de garantir des élections libres , transparentes et crédibles, gages d’une paix durable », ont invité les prélats.
Aussi rappelle-t-ils: « Ce dont le Togo a fondamentalement besoin c’est un changement profond dans la manière de gouverner et de faire la politique, car quel que ce soit celui qui sera à la tête de notre nation, si le système ne change pas, les problèmes à coup sûr, ne connaitront pas de répit ».