A trois jours des élections législatives au Togo, de nouvelles voix s’élèvent pour appeler à un report de ce scrutin. Il s’agit de celles des femmes togolaises, organisées en réseaux, associations et organisations qui, à travers un point de presse tenu hier lundi à Lomé, ont attiré l’attention du gouvernement sur la crise qui secoue le Togo depuis plus d’un an.
MMFT (Marche Mondiale des Femmes du Togo), REFMA-TOGO (Réseau des Femmes Musulmanes d’Afrique-Bureau du Togo), REPSFECO-TOGO ( Réseau Paix et Sécurité pour les femmes dans l’espace CEDEAO-Branche du Togo et WILDAF/FeDDAF-TOGO ( Women in Law and Developpement in Africa/ Femmes, Droit et Développement en Afrique-Branche du Togo) sont notamment les associations qui ont d’une voix commune, poussé ‘’un cri de mères’’ face à la crise togolaise et dans l’espoir d’obtenir un report des élections.
« Notre objectif, c’est de prouver au monde entier que les femmes togolaises ne sont pas restées inertes tout au long de cette crise. Elles veulent aussi prouver qu’elles ont collaboré pacifiquement et qu’elles vont travailler tout parti confondu dans toutes les délégations pour qu’il y ait apaisement », a d’abord déclaré Mme AGOUNKE K. Jeannine du REPSFECO-TOGO qui, poursuit avec conviction: « Nous lançons notre cris de mère de dernière minute et nous espérons que cette fois-ci, notre voix sera entendue et écoutée. Nous savons qu’en Afrique, une maman telle qu’elle soit à la capacité naturelle de se faire entendre ».
Au président de la République Togolaise, ces femmes demandent de mettre un terme à la panique générale et aux violences de toutes sortes sur l’ensemble du territoire togolais, d’agir selon l’aspiration du peuple togolais qui veut des élections inclusives, apaisées passant par des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales.
Quant à son gouvernement, elles demandent de travailler davantage pour la mise en œuvre des engagements pris en ratifiant les conventions.
Aux acteurs politiques, ces femmes les exhortent à prioriser l’intérêt supérieur de la nation en reprenant la feuille de route proposée par les chefs d’États de la CEDEAO.
« Gardez le calme, espérez et ayez foi dans la possibilité de résolution de la crise », ont elle ensuite adressé à la population togolaise dans son ensemble.
« Nous avons cru que la feuille de route de la CEDEAO pouvait permettre d’atteindre les objectifs fixés pour que les différentes stratégies déployées puissent mettre terme à la crise. Rien n’y fit, on nous a annoncé des élections et nous avons compris que dans le pays, il y a une grande dichotomie qui risque de nous réserver des lendemains semblables à ceux qu’on avait déjà vu en 2005. Nous les mères de famille nous n’en voulons plus », a alerté Mme AGOUNKE K.
Ces femmes remémorent à chaque fois avec beaucoup de douleurs, des scènes de violence comme bastonnades, blessures, bagarres, “molestages”, arrestations, emprisonnement et tueries dont ne cesse de faire objets leur fils et filles.
« En vivant toutes ces scènes, nos entrailles de mère, saignent. Nos sangs coulent et nos cœurs sont meurtris. Nos enfants se battent, se tuent. Trop de sang coule sur notre terre et en tant que mère, nous ne pouvons pas rester indifférentes à cette situation», ont-elle souligné.