Entre l’intérêt du peuple et l´intérêt personnel, il faut choisir et j’ai choisi l’intérêt du peuple à ne pas déposer ma candidature à la CENI car tout est joué à l’avance avec ce régime qui est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. L’opposition n’a pas fait ce qu´il fallait pour contrer les fraudes. Toutefois l´opposition peut encore sauver les meubles en se retirant en bloc de la course. C´est la seule issue qui reste sinon en allant aux élections elle n´a pas le droit de perdre.
À CEUX QUI DIRIGENT LE PAYS COMME LEUR PROPRIÉTÉ PRIVÉE
Le Togo se trouve dans une situation unique en son genre dans la sous-région. Ceux et celles qui ont opté de le mettre dans une telle situation seront impardonnables par le peuple car à un moment donné, il sera trop tard pour eux. Donc ils ont encore le temps de choisir entre leur honneur et déshonneur. Le peuple trop meurtri dans sa chair ne leur pardonnera plus ce qui est impardonnable. Qu´ils prennent conscience de cela. On pardonne seulement à quelqu´un qui a fait du mal et qui à un moment donné est pris par le remords et demande pardon. Mais ce n´est pas le cas du Togo. Ils n´ont aucun remords. Ils vont répondre de leurs actes préjudiciables au peuple et leur souffrance sera pire que ce qu´ils font subir au peuple depuis des années. Ce sont des êtres humains, conscients qui ont librement fait ce choix de se comporter ainsi et de faire du mal. Leur conscience n´est pas abolie. Ils ne sont pas des fous. Ils savent très bien ce qu´ils font et savent aussi que les actes qu´ils posent ou commettent, causent des dommages à leurs concitoyens. Chacun répondra un jour de ses actes nuisibles et dommageables pour le Togo car le pays est un bien commun et quand on gère un bien commun les autres qui détiennent aussi un droit sur ce bien ont leur droit de regard sur la manière dont le bien est géré et lorsqu´on l´a mal géré on doit rendre des comptes à ses cohéritiers. Le Togo est un patrimoine commun. Donc nous tous, nous sommes des cohéritiers de nos aïeux qui nous ont laissé ce bien commun qui est le Togo. Ce pays n´appartient pas à un clan, moins encore à une famille mais à nous tous et aux générations futures. Ceux qui dirigent le pays, je les considère comme des gestionnaires, donc ils auront des comptes à rendre un jour aux autres et leur dire comment ils ont géré le pays le moment venu. Rien ne leur sera pardonné car quand on fait du mal on doit répondre de ses actes dommageables. Les juristes le savent et ils ont des juristes à leur sein. Je sais qu´un jour je vais diriger ce pays par voie démocratique et non de cette manière illégale et illégitime qu´on constate. Je ne vais rien pardonner à ces malfaiteurs. Des préjudices corporels, matériels et moraux qu´ils ont causés et font subir aux autres Togolais, ils vont tous y répondre. C´est un fou qui ne sait pas ce qu´il fait car son discernement est aboli au moment des actes répréhensibles commis. Eux, ils savent ce qu´ils font. Ils ne sont pas des fous. Donc ils vont répondre de leurs actes. Ils ne seront pas pardonnables du mal qu´ils font subir aux Togolais. Autorité ne veut pas dire autoritarisme. Ceux qui optent pour le second tombent dans l´abus d´autorité, donc des actes et des comportements illégaux et répréhensibles.
CE QUI CONVIENDRAIT À FAIRE POUR PRÉCIPITER LE RÉGIME VERS LA SORTIE PAR LES CANDIDATS RETENUS POUR LES ÉLECTIONS
Ces candidats, théoriquement issus de l´opposition, n´ont que deux options possibles s´ils veulent sortir la tête haute et mettent le régime en difficulté les mois et années à venir : l´une est facilement réalisable et l´autre ne l´est pas car ceux qui sont au pouvoir considèrent les autres Togolais comme leurs sujets.
La première option, la bonne stratégie et pleine de sens, pouvant avoir une résonance internationale et surtout affecter moralement Faure Gnassingbé lui-même et son entourage est de se retirer tous de la course et le laisser seul sur la liste afin qu´il aille seul le 22 février 2020 déposer son bulletin aux urnes en tant que candidat unique à sa propre succession. Ce serait un acte fort, un coup dur pour lui et pour le régime. Ceux qui pourraient l´accompagner sont déjà éjectés de la course par mégarde. C´est une chance pour l´opposition d´exploiter la situation en sa faveur. D´aucuns diront, boycotter n´est pas la solution. Mais ne confondons pas les élections législatives boycottées par l´opposition (qui est une erreur de stratégie) et les élections présidentielles. On n´avait pas le droit de boycotter les élections législatives car c´était pour choisir ceux qui allaient voter des lois et donner des moyens au président de la république ou les lui restreindre. Mais les élections présidentielles, on peut les boycotter pour forcer la main et mieux agir sur la conscience de l´opinion internationale. Si vous arrivez à prendre ce courage de vous abstenir, je vous assure que nous allons reprendre la main des événements car Faure ne pourra pas terminer les 5 années à vernir s´il se maintenait au pouvoir. Il sera contraint lui-même d´organiser une transition pour faire des réformes en vue de nouvelles élections législatives et présidentielles car la honte et la gêne seront trop grandes pour le régime pour aller jusqu´au bout de ce 4è mandat sans compter même les pressions extérieures que nous allons mettre désormais en action.
Dans cette tâche de boycott, Dieu vous a aidés et leurs alliés qualifiés de faux-nez par François Boko sont éjectés de la course par leur bienfaiteur pour ne pas le gêner au nord du pays en terme de voix des électeurs. Bonne tactique pour eux mais en même temps un piège qu´ils se sont tendu. Il faut les précipiter là-dans. Ne pas le faire serait encore une grande erreur de stratégie. Le peuple attend de vous, un acte fort pour reprendre la main et le cours des événements. Le peuple est très fatigué.
Donc vous avez la possibilité de vous retirer tous si réellement vous êtes de vrais opposants et que vous mettez l´intérêt du peuple togolais au-dessus de votre propre intérêt sinon le peuple ne vous prendra plus au sérieux et votre démarche serait désormais assimilée ou considérée comme celle de ceux qui vont aller chercher seulement les 42 millions chacun qui seront accordés pour la campagne.
La deuxième option est d´aller aux élections mais avec une obligation de résultat. C´est-à-dire aller pour gagner quelles que soient les circonstances. Or, la victoire dans ces conditions face à Faure Gnassingbé n´est pas possible. On n´a pas fait au préalable ce qu´on aurait dû faire pour obtenir les conditions de transparence avant d´aller à ces élections présidentielles. Voilà pourquoi la première option est de loin ce qui nous reste tout en renouant avec la forte pression pour le pousser à la sortie.
En prenant le risque de la 2è option d´aller à ces élections, vous n´avez pas le droit d´échouer. Il faut obligatoirement remporter cette élection du 22 février sinon vous perdrez désormais tous, toute crédibilité politique au Togo. On peut prédire sans se tromper que leur avenir politique est en jeu s´ils vont à ces élections et les perdent, surtout Jean-Pierre Fabre. Il n´a pas de choix. Il doit gagner car c´est un gros risque qu´il prend en allant aux élections dans ces conditions. Agbéyomé Kodjo, lui ne risque pas beaucoup, s´il perd car on sait bien qu´il n´a pas de popularité, eu égard son passé avec le RPT. Pour les 4 autres candidats, le peuple sait qu´ils y vont pour les millions octroyés pour la campagne. Donc, eux ils n´ont rien à perdre puisqu´ils ne vont pas pour devenir président mais pour l´argent de campagne. Je ne leur en veux pas car les adhérents ne cotisent pas pour les partis politiques au Togo. C´est le seul moyen pour eux aussi d´avoir de l´argent pour leurs activités politiques. Voilà pourquoi UNIR arrive toujours à les avoir car l´argent est son arme efficace.
MA CONCEPTION DE LA POLITIQUE
La politique n´est pas une entreprise commerciale pour se faire de l´argent mais on s´en sert par vocation pour rendre service à son pays. C´est ma conception de la politique et je ne la changerai pas ici au Togo. Cette pratique constitue un obstacle à l´alternance politique. Cette ligne de rigueur et de dignité personnelle au service du peuple togolais, je la suivrai jusqu´au bout car j´ai une mission et un devoir envers ce pays. En me lançant dans cette course présidentielle de 2020 au Togo, ce n´était pas à n´importe quel prix. Voilà pourquoi je me suis retiré. La transparence était ma condition posée pour aller aux élections. C´est l´engouement dans la multiplicité de candidatures qui a fait que le régime ne s´est pas gêné dans les réformes car il sait que réformes ou pas réformes les gens vont aller aux élections. Si les candidats d´opposition n´étaient pas engagés dans cette course, certes, il trouvera des candidats parmi ses alliés pour l´accompagner. Maintenant que les gens se sont précipités, il n´a pas jugé bon qu´ils l´accompagnent. C´est pourquoi les candidats de l´opposition pourraient profiter de cette occasion pour se retirer tous et laisser Faure Gnassingbé seul aller. Saisissez cette belle occasion.
Ma ligne politique est claire, pleine de rigueur et je l´ai maintes fois répétée dans les tribunes publiées. Un homme politique doit être sincère, rigoureux et honnête, surtout quand on prétend diriger un pays. C´est au regard de toutes ces considérations que j´ai décidé de ne pas déposer ma candidature. C´est ce qu´il fallait pour un homme politique en toute circonstance et en tout lieu. C´est en cela qu´on reconnaît les faux hommes politiques des vrais. J´aurais pu aussi déposer ma candidature dans le délai comme les autres l´avaient fait avec l´intention de bénéficier des millions qu´on accorde aux candidats retenus pour leur campagne. Mais en agissant ainsi, où sera ma crédibilité et ma sincérité qu´il faudrait pour un homme politique au service de son pays? C´est à ce jeu impropre et sale que je ne voudrais pas m´adonner. Je suis un homme de rigueur et l´argent ne me fait pas perdre la raison et conscience.
D´ailleurs ceux qui lisaient mes tribunes publiées pouvaient le sentir déjà que je suis différent des autres dans ma façon de faire la politique en mettant la rigueur au centre du jeu politique et le désintéressement à l´argent. Ce caractère d´intégrité et de rigueur, je l´ai acquis en Allemagne en côtoyant les hommes politiques de premier rang et en participant aux réunions politiques à la proche des élections communales, régionales et législatives en Allemagne. Pour le combat politique que je viens d´amorcer ici au Togo à compter de maintenant, l´argent ne sera pas au centre du jeu mais l´intérêt général de ce pays. Ceux qui veulent me suivre sont avertis. Je ne suis pas rentré au Togo pour distribuer de l´argent mais je suis venu avec mes idées pour bâtir le Togo. C´est comme ça que je conçois la politique. Le contraire serait l´achat de conscience. Je ne suivrai pas la méthode d´UNIR. Je voudrais que les gens adhèrent librement à mon projet. Suivre la méthode d´UNIR c´est continuer par rendre UNIR plus forte car elle a les moyens de l´Etat à ses dispositions. L´argent distribué ne sort pas de sa poche mais de la caisse de l´Etat. On n´encourage pas un parti à demeurer dans les vices.
MA GRATITUDE ET RECONNAISANCE À CEUX QUI ONT VOULU ME VOIR DANS LA COURSE SUITE À MA DÉCLARATION DE CANDIDATURE: QU´ILS NE SOIENT PAS DÉÇUS DE MON RETAIT.
Tout en remerciant avec beaucoup de gratitude tous ceux qui m´ont soutenu de près et de loin, aussi bien au Togo qu´au sein de la diaspora sans qu´ils me connaissent même, mais tout simplement parce qu´ ils ont jugé bon mon projet de société pour le pays, je voudrais leur dire avec beaucoup de sincérité, qu´on va mener ce combat politique ensemble au Togo. Pour cela, je leur demande de garder cette confiance qu´ils ont placée en moi et que désormais nous allons faire le chemin ensemble pour un Togo modèle rayonnant et solide. D´ici là nous mettrons une structure politique d´un parti en place.
À tous ceux qui me soutenaient dans cette initiative, je les informe aussi par cette même occasion que c´est cette rigueur et constance dans mes propos qui m´ont conduit à ne soutenir aucun des 6 candidats en liste de l´opposition dans un jeu qui est gagné d´avance. Ce qu´il fallait faire au préalable, c´est la pression forte pour exiger les conditions de transparence avant d´y aller. Ce qu´ils devraient faire en amont, c´est ce qu´ils font ou comptent faire en aval. C´est trop tard. C´est ce manque de stratégie qui coûte cher au peuple togolais. C´est avant qu´il fallait lutter pour les conditions de transparence pour obtenir le minimum de gain de cause et non après la validation des candidatures.
Mais dans tous les cas, à partir du moment où je suis rentré en politique au Togo, je vais actionner la pression allemande sur le régime depuis l´Allemagne.
Christian SPIEKER, candidat déclaré et retiré de la course pour manque de transparence programmé.