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Faut-il craindre une grave crise post-électorale au Gabon ?

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Les élections présidentielles de samedi dernier se sont déroulées dans le calme, depuis la fermeture les bureaux de vote. Le pouvoir en place fait montre d’une intransigeance face à une opposition qui dénonce les fraudes.

Le Gabon est coupé de la couverture internet depuis samedi soir. Juste après la journée de vote de samedi, le gouvernement gabonais a annoncé la coupure d’internet et l’instauration du couvre-feu, invoquant des risques de violences après le scrutin.

Le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou, a annoncé à l’antenne de la télévision d’État que le gouvernement instaurait un cessez-le-feu nocturne de 19h à 6h à compter de dimanche et l’obligation de demander une autorisation trois jours avant d’organiser toute réunion ou manifestation.

Le membre du gouvernement a également confirmé la « suspension » immédiate d’internet « jusqu’à nouvel ordre et sur toute l’étendue du territoire ».

Selon lui, ces mesures visent à préserver l' »intérêt supérieur de la Nation », la nécessité de parer aux « appels à la violence » et aux « fausses informations » dans les réseaux sociaux, et de « prévenir tout débordement et assurer la sécurité » des populations.

Si le gouvernement a pris ces mesures, c’est aussi parce que peu avant la fin de l’élection, Albert Ondo Ossa le principal challenger d’Ali Bongo a dénoncé des « fraudes » et exiger d’être proclamé vainqueur à l’issue du scrutin.

L’opposant avait également appelé Ali Bongo a quitté le pouvoir, lui promettant la garantie de sa sécurité. L’opposant a indiqué qu’il doit être déclaré vainqueur ». 

« Le moment est venu pour Ali Bongo de partir, il n’y aura aucune négociation ». « Je n’ai pas peur de lui », a-t-il déclaré prenant à témoin la « communauté internationale ».

Une déclaration qui laisse penser que le professeur d’économie de 69 ans est prêt à revendiquer le pouvoir au cas où son rival est déclaré élu.

On se souvient d’ailleurs qu’il avait promis de « chasser » du pouvoir par les urnes le chef de l’État et son tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) et de mettre un terme à une « dynastie Bongo » à la tête depuis plus de 55 ans d’un pouvoir gangrené par « la corruption ».

Si à cela on ajoute les récriminations de l’opposition qui avait déjà critiqué une « modification des règles du jeu » il y a cinq mois pour tailler une réélection sur mesure au sortant et les menaces brandies par les autorités gabonaises contre ceux qui vont contester le résultat des urnes, il à croire que l’on s’achemine vers un chaos lent et épicé, plus violent que la crise post-électorale de 2016.

Essama Aloubou




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