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Football jeunes: quand l’Ecole de football Brasseries du Cameroun entretient l’espoir

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Les encadreurs des équipes ayant pris part à l'Easter CupLes compétitions de football destinées aux catégories de jeunes sont plutôt rares au Cameroun. Depuis plusieurs années, les tournois officiels destinés  minimes, cadets et  juniors sont mises entre parenthèses. Ce qui entrave la progression des jeunes footballeurs. Il ne leur reste plus dès lors que les compétitions inter-scolaires et surtout  quelques rares tournois à l’instar de ceux qu’organise l’Ecole de football Brasseries du Cameroun pour s’exercer ou jauger leur niveau. Allons à la découverte des compétitions que ce centre de formation au foot, classé numéro un au Cameroun, organise chaque année pour maintenir en jambes les jeunes joueurs désaxés par l’ennui. 

 « Ce trophée va traverser Ndokotti cette fois-ci ». C’est Christy, une fervente supportrice d’Union sportive de Douala, formation mythique du Cameroun,  qui s’écrie ainsi à la fin de la finale que viennent de remporter les moins de 18 ans de son club. Elle fait allusion au coup d’arrêt que les jeunes de son club imposent à la domination de l’Ecole de football Brasseries du Cameroun (Efbc). Cette soirée du 15 avril 2017, la Coupe ne restera pas, comme lors des deux premières éditions, dans leur antre située au quartier Ndokoti, dans la capitale économique, Douala. Les vainqueurs l’emmèneront ailleurs.

Ils obtiennent le droit d’emporter le trophée de la 3ème édition de l’Easter Cup (Tournoi de Pâques en français) après s’être imposés aux tirs au but (1-1 à l’issue du temps réglementaire) sur le score de 5-4. L’adversaire habitué à gagner a du mal à digérer cette première défaite en finale de « sa » coupe. Son gardien de but, Haymanba Norbert affiche une mine d’enterrement. Joseph Antoine Bell le console comme il peut au moment de lui remettre le trophée de meilleur gardien du tournoi.

La consolation n’est pas maigre pour l’Efbc. Le meilleur buteur (Nkeng Thaddeus, 7 buts) et le meilleur joueur (Boris Enow Tarkang ) sont issus de ses rangs. Le centre de formation qui accueillit à leurs débuts  Samuel Eto’o Fils, Gérémi Njitap, Rigobert Song  place 6 de ses joueurs dans l’équipe-type de l’Easter Cup 2017.  Plutôt impressionnant comme moisson mais pas étonnant pour ce centre de formation au foot qui de plus en plus met la barre haute, élève le niveau de la formation de ses jeunes.  Les protégés du manager général Jean Flaubert Nono auront l’occasion de gagner d’autres trophées lors des prochains tournois qu’organise leur centre de formation.

Trois compétitions majeures pour former et faire progresser les jeunes footballeurs

Il y a déjà celui de la fin juin 2017.  C’est le « Challenge Geremi Njitap ». Il est baptisé  du nom de l’ancien latéral droit des Lions indomptables du Cameroun. Le footballeur à la retraite fut vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 2000 et 2002, capitaine de l’équipe du Cameroun championne olympique en l’an 2000. Depuis 2016, il est le  président du Syndicat national des footballeurs du Cameroun. « Je suis passé par ici. Quand je vois ces enfants jouer, ça me rappelle mes débuts. C’est l’avenir. Il y a là des futurs Gérémi Njitap. C’est avec beaucoup d’émotion que je viens encourager ces jeunes. On a des talents. On reconnaît des gestes techniques qui ne trompent pas », déclarait Njitap au soir de la première édition.  Elle s’est disputée du 27 juin au 1er juillet 2013. L’on jouera cette année exactement dans la même période et dans la même configuration.  Deux catégories (les moins de 15 ans et les moins de 17 ans)  dans lesquelles l’on retrouve 8 équipes chacune.

Le mois de décembre ne passera pas sans compétitions. Si le tournoi de football jeune de la ville de Limbe que l’Ecole de football Brasseries du Cameroun sponsorise n’a pas lieu comme l’an passé, l’Efbc va rassembler les jeunes de moins de 14, 16 et 18 ans dans le « Christmas Festival » (Tournoi de Noël, en français). La première édition jouée en 2016 a été remportée par  Eforca (chez les moins de 14 ans), Ajax Maroua (chez les moins de 16 ans) et Kumba Lakers (catégorie des moins de 18 ans).

Chaque année donc et plusieurs fois le centre de formation des Braqsseries du Cameroun prend les allures d’un grand stade où se déploient notamment outre les joueurs et leurs encadreurs des techniciens d’un autre genre. Ce sont des experts chargés par le comité d’organisation de noter les meilleurs footballeurs Isaac Bassoua, un ancien international camerounais et qui fut capitaine d’Union de Douala, est l’un d’eux. «  Nous sommes un jury de 4 membres des tournois. L’on retrouve dans le groupe des entraîneurs de football et des anciens footballeurs.  Chacun de nous pointe les meilleurs joueurs et remet sa fiche au manager général Jean Flaubert de l’Efbc. On ne peut pas tricher », renseigne celui qui a aussi embrassé une carrière d’entraîneur.

Joseph Antoine Bell : « C’est plus qu’une aubaine, c’est un cadeau tombé du ciel »

Pour lui les tournois que l’Efbc organise font beaucoup de bien aux jeunes joueurs camerounais. « Les Brasseries avaient compris très tôt ce qu’il faut pour la formation des footballeurs. Les gens sont surpris, mais moi je ne suis pas surpris parce que j’ai vécu les débuts », témoigne-t-il. « Un pareil tournoi aide. Rien ne remplace la compétition. L’entraînement, les matches amicaux c’est bien. Mais l’opposition réelle qui  t’amène  à un projet à une finalité comme aujourd’hui, c’est la coupe, c’est le trophée. Donc c’est gagnant, c’est  dans la compétition que les jeunes vont s’aguerrir, c’est en étant compétiteurs qu’ils vont se forger » soutient Yves Brecheteau, responsable dans un centre de formation du Maroc, venu vivre la Easter Cup à Douala. Joseph Antoine Bell remercie la Providence. L’ancien gardien de buts des Lions voit dans les compétitions de l’Efbc un bon palliatif à l’absence de championnats officiels.   « S’il n’y a pas de championnats pour les jeunes vous voyez à quel point, un tel tournoi, une telle organisation devient absolument indispensable. C’est plus qu’une aubaine, c’est un cadeau tombé du ciel. C’est vrai qu’on est à Pâques et donc susceptible d’avoir des miracles. Mais c’est un miracle de pouvoir faire jouer des jeunes alors que de manière nationale il n’y a pas dans la conception de la fédération de compétitions de cette catégorie-là ».

Les tournois  de l’Efbc sont l’occasion pour les détecteurs de talents de dénicher la perle rare.  Cas de l’entraîneur Cédar Ndjigui, l’entraîneur du club de Ligue 2 Botafogo International qui ne nous a pas caché la raison de sa présence dans les tribunes lors de la dernière Easter Cup.  « Je suis là pour essayer de dénicher ce qui peut être la perle rare pour notre championnat, pour notre équipe nationale », explique-t-il. Le technicien a déjà repéré dit qu’il y a « des joueurs assez intéressants dans Coton Sports, Union et Best Stars ».  Objectif identique pour les recruteurs occidentaux qui affluent carrément ici à chaque compétition. Ils viennent plus souvent de France, de Belgique, des Pays-Bas. Le français Yves Brecheteau reconnaît qu’ « il y a de la qualité », mais pense que les joueurs doivent encore beaucoup travailler, apprendre les bases du foot. Il se réjouit enfin qu’il n’y ait « pas de mauvaises choses » sur le terrain ou autour.

Pierre Arnaud Ntchapda




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